Maamar El Kadhafi, le guide libyen, s'invente une nouvelle mission. Le chef de l'Etat libyen a annoncé hier, en effet, qu'il va effectuer une «médiation entre l'Egypte et l'Algérie». L'annonce n'a pas été faite par une institution officielle, mais plutôt par l'agence officielle libyenne, Jana. «Le guide de la révolution, président en exercice de l'Union africaine (UA), va travailler pour combler le fossé qui s'est creusé entre l'Egypte et l'Algérie à la suite de la récente rencontre de football entre les sélections des deux pays», a annoncé l'agence libyenne, qui précise que la demande a été faite par le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Egyptien Amr Moussa. Sauf que les Libyens et Amr Moussa n'ont pas dit de quelle crise il s'agit. Ceci n'est pas du sarcasme. C'est juste une réelle question : on mène une médiation quant il y a deux pays qui s'affrontent. C'est vrai que l'Algérie et l'Egypte se sont affrontées, à deux reprises en l'espace d'une semaine. Mais c'est sur les terrains de football. La première rencontre, qui s'est déroulée au Caire le 14 novembre, a été remportée par les Egyptiens après une agression d'une rare violence sur le onze national et ses supporters. Quant à la deuxième, elle s'est déroulée, quatre jours plus tard à Khartoum, la capitale soudanaise -un choix des Egyptiens- et elle a été gagnée par les Algériens de manière totalement indiscutable. Et la suite est connue : les concitoyens de Hosni Moubarak ont jeté leur venin sur l'Algérie d'une façon totalement éhontée. Tout y passe, y compris une hystérique manifestation devant l'ambassade d'Algérie au Caire au cours de laquelle le drapeau national a été malmené et brûlé devant les médias du monde entier. Pire que cela, l'Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie «pour consultations». Au même moment, les médias égyptiens continuent, jusqu'à maintenant, de provoquer une haine sans précédent sur un pays qu'ils qualifient, pourtant, de «frère». Des artistes se sont mêlés à cette affaire et demandent de rompre les relations entre les deux pays. Certaines fédérations cairotes demandent également de mettre un terme aux relations sportives, chose qui risque de compromettre la tenue de la Coupe d'Afrique des nations de handball qui se tiendra au mois de févier 2010 au Caire. Autant dire que c'est un véritable monologue à ciel ouvert que jouent les Egyptiens au vu et au su du monde entier, au moment où l'Algérie, des hauts responsables jusqu'aux simples citoyens, se sont comportés de manière sage. Cela a pourtant irrité, mais c'est la faute aux Egyptiens. «Il m'a frappé le premier puis, au juge, il est allé se plaindre», dit un proverbe algérien. Le guide libyen pourra donc organiser une médiation égypto-égyptienne. Car, le problème est à chercher au pays de Moubarak qui vit des difficultés sociopolitiques inextricables. A. B.