Plusieurs victoires consécutives en championnat et en Coupe de l'UNAF et en Coupe de la CAF : l'Aigle des Hauts Plateaux est bien parti pour battre son propre record des saisons 80 où il a aligné plusieurs victoires d'affilée en Ligue des champions africaine et en Coupe afro-asiatique. Elle peut mieux faire que son parcours d'il y a 20 saisons. Au rythme où elle va, personne ne semble en mesure de la stopper. Tactiquement bien en jambes en première période, l'équipe, malgré une opposition farouche des Rajaouis, a su grâce à une rigoureuse organisation défensive tenir l'adversaire en respect, l'acculant parfois dans sa zone. A l'aise, les Bleus ont d'abord tenté de déstabiliser la défense algérienne par Najdi qui contraindra Chaouchi, à la 12e minute, à un joli sauvetage. Le portier sétifien se distinguera à nouveau deux minutes plus tard en s'interposant avec brio à une tentative de Metoualli, idéalement servi par El Alloudi. S'appuyant sur un dispositif tactique, la bande à Mohamed Mechiche a trouvé les ressources nécessaires pour percer aisément le rideau marocain d'autant qu'il a bien joué «le contre» rapide qui a gêné le Raja. Certes, le groupe n'est pas habitué à évoluer de la sorte mais son réalisme a été payant puisqu'il est parvenu grâce au pressing à déstabiliser son adversaire à deux reprises, ce qui a mis le feu dans le camp du coach portugais. L'envolée du gardien Ataba à la 23e, qui parvient à détourner du bout des gants une tête de Ziaya, ne pourra rien faire en revanche pour éviter l'ouverture du score par l'avant-centre sétifien à la 33'. Servi en profondeur par un co-équipier, Ziaya s'engouffre sur le flanc droit de la défense, prend de vitesse son vis-à-vis et ajuste Ataba d'un tir puissant qui libère son équipe. A la mi-temps, la situation était d'autant plus claire qu'il fallait consolider l'acquis de la première période. continuer la même tactique fut certainement le mauvais choix. En effet, devant le «retour très entreprenant» des Marocains, l'Entente s'est contentée de subir plutôt que de confirmer. Cependant, en dix minutes, les visiteurs ont perdu tout leur avantage pour avoir perdu leur réalisme à la fois sur le terrain et sur le banc après un retour en force des Noir et Blanc. Pourtant, les signes d'une domination sétifienne pointaient bien à l'horizon. La meilleure défense c'est l'attaque, dit-on souvent : le second but de l'ESS a été réalisé sur un centrage de Hocine Metref, bien repris de la tête par Abdelmalek Ziaya, auteur d'un autre doublé qui confirme son statut de chasseur de buts. Autant dire qu'à ce moment le réalisme a changé de camp. Aussi, si le public méritait un tel résultat, Abdelmalek Ziaya mérite tout de même une sélection d'autantque l'EN manque d'un baroudeur de métier. 15 buts en coupe de la CAF, 7 buts en championnat et 6 en Coupe de l'UNAF, c'est une moisson révélatrice. La seconde mi-temps a été en tout point celle des Aigles des Hauts Plateaux, ce qui laisse dire à Mechiche, le coach de l'Entente : «Ce fut certainement l'occasion pour le groupe de démontrer toute sa force de caractère et sa pugnacité.» La réaction sétifienne s'est dessinée au fil des minutes et avec clairvoyance par des joueurs qui savaient que tout effort, quoi que l'on puisse croire, finirait par être payant, et également par un entraîneur qui a su au bon moment faire le bon choix des hommes en procédant à des changements pour le moins «gagnants». C'est dire si la seconde option, celle qui a consisté à utiliser un seul pivot et presque quatre animateurs, était la bonne solution. Depuis cet instant, l'entrejeu sétifien a littéralement submergé son vis-à-vis par ses actions bien orientées sur les ailes. Ce qu'il faut admettre également, c'est que le pressing algérien a été payant aussi car il a poussé les Rajaouis à commettre beaucoup de fautes, assez du reste pour récolter deux cartons jaunes et encaisser deux buts. Y. B.