La traditionnelle rencontre de dialogue social entre le gouvernement, l'organisation syndicale et le patronat se tiendra finalement mercredi et jeudi prochains. La tripartite est très attendue par les salariés sur la question du relèvement du SNMG, promis par le président de la République lors de son intervention en février dernier. Entre 15 et 18 000 DA, c'est le montant annoncé ici et là, aussi bien du côté du patronat que de celui du syndicat. L'UGTA table, rappelons-le, sur le dernier chiffre. En revanche, le gouvernement reste muet sur la question. La dernière fois qu'il s'est prononcé, c'était par la voix du premier argentier du pays auquel la question de savoir si les 240 milliards de dinars dégagés dans le projet de la loi de finances ne déterminait pas déjà le SNMG avant même la tenue de la tripartite. Auquel cas, celle-ci serait inutile. Karim Djoudi avait alors rétorqué que la somme en question ne représentait rien d'autre qu'une provision qui pouvait, le cas échéant, être revue à la baisse ou à la hausse. Tout dépendrait des négociations du triumvirat. En tout état de cause et quelle que soit la décision qui sera prise et annoncée jeudi matin, il va sans dire que l'augmentation ne saurait avoir un réel impact sur la bourse du salarié, dès lors que son pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder. La preuve la plus récente est la hausse de l'inflation qui, selon l'Office national des statistiques, a atteint les 5,7% durant les dix premiers mois de l'année en cours. Soit 1,5% de plus que l'an dernier. L'ONS affirme que la principale cause de la montée en flèche de cette inflation est due à l'augmentation de 8% des prix des biens alimentaires et de 21,01% pour les produits agricoles frais.Mais il n'y a pas que l'inflation. L'augmentation du SNMG aura également peu d'impact sur les salaires en raison du maintien du fatidique décret législatif introduisant l'article 87 bis dans la loi sur les relations de travail. Lequel prévoit que le salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Or, tout le monde sait que les primes sont variables, selon la rentabilité de l'employé et son assiduité. De plus, elles ne sont pas versées pendant la période des congés annuels. Dès lors, l'impact de l'augmentation reste dérisoire, voire infime. Les pouvoirs publics ont, certes, fait montre à un certain moment (en 2005) de leur disponibilité à rediscuter le problème. Un groupe de travail a même été mis en place pour étudier la faisabilité de l'abrogation dudit article. Il s'avère que ce groupe était mort-né puisque le ministère du Travail et de la Sécurité sociale avait annoncé que cette problématique allait être prise en charge dans le nouveau code du travail. Lequel devait être présenté et à la tripartite et au Parlement avec ses deux chambres en décembre 2006. Il faut souligner dans ce même registre que l'UGTA n'a pas su s'imposer par rapport à cette question. Préférant plutôt «jouer» sur ce que peuvent arracher les travailleurs comme gains substantiels suite à la signature des conventions de branches (20 à 25% pour le secteur économique public et 10% pour le secteur privé). La 13ème tripartite dans l'histoire du dialogue social devra se pencher sur l'évaluation du pacte économique et social, mais aussi sur la refonte du système mutualiste algérien, sur proposition de Tayeb Louh. Il semblerait que le ministre veuille revoir le système y compris le montant des cotisations. D'ailleurs, l'annonce de l'inscription à l'ordre du jour de la tripartite des mutuelles n'a pas été du goût des responsables mutualistes qui ont reproché au gouvernement de ne pas les avoir associés à la discussion. F. A.