De notre envoyé spécial à Nice Merzak Meneceur Au cours des XXIIes rencontres nationales françaises sur les transports publics qui viennent de se tenir à Nice, il y avait une question qu'il ne fallait pas poser aux dirigeants et cadres de la société Alstom : à quand l'inauguration du tramway d'Alger ? Ils assurent que ce n'est pas par une volonté d'opacité qu'ils refusent de communiquer sur ce sujet mais par respect de la partie algérienne, et son partenaire l'EMA, à qui il revient de donner (ou pas) les informations sur le projet qui connaît un retard en raison de problèmes imprévus rencontrés dans le domaine du génie civil. Par contre, Alstom, qui continue à livrer à Alger des rames du tramway, a saisi l'opportunité niçoise pour mettre en évidence ce qui semble être sa préoccupation majeure : l'innovation technologique. Celle-ci connaît sans conteste des avances significatives comme en témoigne le prix du produit le plus innovant pour son système d'alimentation par le sol (APS) qui a été décerné à la société française au cours de la 2e conférence Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'Union internationale des transports publics (UITP) qui s'est tenue fin octobre à Doha. La solution APS est un système d'alimentation permettant au tramway d'évoluer sans caténaires, évitant ainsi de «défigurer» l'environnement urbain, particulièrement les zones historiques. Le tramway est alimenté par un troisième rail encastré au niveau des voies. Ce système est en service à Bordeaux. Cinq autres villes françaises, dont le tramway est en construction, l'adopteront sur une partie des lignes. C'est le même choix qui équipera la future ligne de tramway de Brasilia alors que Dubai a opté pour l'APS sur la totalité de son futur tramway Al Safooh. L'équipement de toute une ligne par le système APS est une nouvelle avancée technologique qui s'adapte aux fortes chaleurs. Pour Alstom, qui détient 20% du marché ondial du tramway qui représente plus de 2 milliards d'euros par an, l'APS n'est pas une solution unique pour, à la fois, préserver l'environnement et assurer des économies d'énergie. Le seul constructeur mondial à disposer d'une gamme de solutions «sans caténaires», a déjà mis en fonction le système des batteries dont il équipe ses tramways. Ce système permet de donner une solution d'autonomie de courte distance sans utilisation des lignes aériennes de contact. Cette technologie a été mise en fonction en première mondiale pour le tramway de Nice en 2007. Ainsi, le caractère historique des places Masséna et Garibaldi a été préservé. A la station avant ces places, le caténaire quitte le fil aérien pour se poser sur le tramway qui traverse les lieux sous une alimentation des batteries. Après les places, le tramway retrouve le fil aérien et redéploie son caténaire. Alstom poursuit ses recherches, notamment sur une combinaison du système APS avec d'autres technologies de stockage d'énergie, comme les supercondensateurs, dans le but de permettre aux tramways d'effectuer un parcours en autonomie tout en réduisant la consommation d'énergie de 15%. Le choix de l'Algérie pour ses trois lignes de tramways en construction à Alger, Oran et Constantine est celui d'un fil aérien continu avec caténaire. Alstom ne cache pas qu'elle proposera pour les trois prochains tramways la solution du système APS ou de batteries.