Depuis quelques semaines, l'Algérie enregistre un défilé des délégations d'hommes d'affaires étrangers. Elles sont en effet nombreuses les missions économiques à avoir fait le déplacement en Alger pour un objectif commun : comprendre la loi de finances complémentaire 2009. Après avoir lancé des messages hostiles au contenu de cette loi et tiré à boulets rouges sur les décideurs économiques algériens juste après son adoption en juillet dernier, les investisseurs et les organisations patronales étrangers ont enfin décidé de jouer l'apaisement en cherchant à comprendre cette loi et ses contours. Après moult calculs dans l'attente d'une quelconque concession du côté du gouvernement algérien face à leurs pressions, ces hommes d'affaires, conscients des opportunités d'investissement qui se présentent en Algérie où les décisions prises sont souveraines comme cela a été rappelé à maintes reprises, ont fait un pas en venant chercher des explications sur le nouveau mode opératoire de l'économie algérienne. Ainsi, Bavarois, Français, Chinois et Italiens ont eu à rencontrer durant leur séjour des officiels algériens qui leur ont fourni les précisions nécessaires. Une fois, leur soif d'apprendre davantage sur la LFC 2009, les hôtes de l'Algérie finissent par montrer leur volonté de venir en Algérie pour signer des contrats. «Nous nous adaptons», ont-ils fini par déclarer, comme cela a été le cas pour Mme Laurence Parisot, présidente du Medef (patronat français), il y a deux semaines à Alger. Une adaptation à laquelle se sont joints cette semaine les élus français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Ces derniers, qui, dans un premier temps, n'ont cessé d'émettre des messages de désapprobation de la LFC 2009, ont, après avoir été reçus par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, exclu toute ambiguïté sur ce dossier : «Les décisions prises sont souveraines, responsables et nous devons les respecter. Il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus», a relevé, le premier adjoint au maire de Marseille.Ouyahia a donc fini par convaincre les élus français de cette région. Quelle sera l'issue de ce défilé et de ces séances de travail au sujet de LFC 2009 ? Que nous réserve l'avenir en matière d'investissements directs étrangers après ces visites qui seront, sans nul doute, suivies par d'autres ? En effet, puisque les missions économiques venues en Algérie sont reparties avec des explications claires dans leurs valises, l'on espère que leurs propositions seront à la hauteur des attentes de l'Algérie. Les contrats d'ordre commercial devraient céder la place à des contrats d'investissement et de partenariat gagnant-gagnant comme prôné dans les discours et les engagements. Laissons le temps nous montrer l'évolution des choses. Le plus important, c'est que les équivoques autour de la LFC 2009 se sont dissipées. S. I.