Le Forum des pays exportateurs de gaz ( FPEG) en réunion ordinaire hier à Doha , Qatar, a élu son secrétaire général. Il s'agit du premier vice-président de la compagnie russe Stroytransgaz, Leonid Bokhanovsky. Le FPEG englobe douze pays membres, dont la Russie, premier producteur mondial de gaz, l'Iran, le Qatar, l'Algérie et le Venezuela. L'émir du Qatar était présent à la rencontre d'hier, et il a appelé à «aligner» les prix du gaz sur ceux du pétrole. Après la sévère baisse des prix du pétrole et du gaz, la hausse qu'ont connue les prix du pétrole cette année n'a pas été suivie «d'une amélioration» des prix du gaz, et nous espérons que cette situation sera uniquement temporaire, a-t-il dit. La réunion de Doha a constitué une belle occasion pour analyser les raisons qui ont poussé à dissocier les prix du pétrole et du gaz et oeuvrer à rétablir la corrélation entre eux, a-t-il ajouté. L'émir du Qatar a appelée à «intensifier» le dialogue entre producteurs et importateurs et à ne pas prendre de décisions «unilatérales». Avant sa création officielle, le Forum des pays gaziers a fait couler beaucoup d'encre, les pays consommateurs redoutant qu'une telle structure n'influe sur les prix du gaz. Le FPEG n'a pris une forme plus formelle qu'en juin 2008. Il se donne une mission essentielle, celle d'échanger des informations et de partager les expériences des divers membres sur les sujets qui ont trait à l'industrie du gaz et aux marchés gaziers. Au départ l'idée d'une Opep du gaz n'intéressait que quelques pays exportateurs de gaz. Ce sont en fait les Russes, les Iraniens et les Qataris qui étaient d'attaques, voulant la rendre plus claires, la matérialiser. La Russie et le Qatar sont de gros producteurs de gaz. Le Qatar, par exemple, a des réserves de gaz naturel évaluées à plus de 25 000 milliards de m3, ce qui le classe au 3e rang mondial après la Russie et l'Iran. On s'en souvient, l'idée d'une Opep du gaz a été évoquée pour la première fois fin 2006, dans la foulée de la signature d'un accord présenté comme important entre la compagnie Gazprom et le groupe Sonatrach. Cette initiative a été relancée début février 2007 par le président russe, Vladimir Poutine. Celui-ci la jugeait «intéressante». Dans l'une de ses déclarations sur cette question, l'ex-chef de l'Etat russe s'est dit sûr que les producteurs de gaz doivent non seulement coordonner leurs activités mais aussi mettre au point un système de rapports avec les consommateurs de gaz. Il importe d'élaborer des approches communes, des conditions uniques pour les producteurs de gaz et de mettre au point un système de rapports avec les consommateurs. Dans cet ordre d'idées, nos rapports avec le Qatar présentent un intérêt certain, avait expliqué Poutine. Et d'expliquer : «Nous ne voulons pas créer un cartel mais ce serait bien de coordonner nos activités pour assurer un approvisionnement fiable aux consommateurs». Vladimir Poutine savait de quoi il parlait, les livraisons gazières qu'il assure à l'Europe des Vingt-sept ayant toujours été émaillées de crises. Y. S.