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Aminatou Haidar veut rentrer au Sahara occidental «morte ou vivante, avec ou sans passeport» La communauté internationale s'indigne de la position marocaine et cherche une issue au calvaire de la militante
La militante sahraouie en grève de la faim en Espagne Aminatou Haidar a réaffirmé jeudi dernier sa revendication légitime de rentrer chez-elle au Sahara occidental «morte ou vivante, avec ou sans passeport», lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Lanzarote. S'exprimant sur une chaise roulante, la militante pro-Polisario, visiblement diminuée, la voix faible, a toutefois souligné que son moral était «plus haut que jamais». A une journaliste qui lui demandait si elle croyait que le Maroc pouvait «céder à la pression internationale», elle a répondu : «Je crois que oui.» L'activiste sahraouie a de nouveau demandé au gouvernement espagnol de s'impliquer en faveur de son retour. «Ce qu'il a fait jusqu'à présent n'est pas suffisant», a-t-elle estimé. Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a appelé le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, à intervenir d'«urgence» pour sauver la vie de la militante sahraouie des droits de l'Homme, en grève de la faim depuis 25 jours, dénonçant «le crime abjecte» commis par les autorités marocaines à l'encontre d'une dame connue pour son militantisme pacifique et civilisé. De son côté, la présidence de l'Union européenne a exprimé jeudi soir son inquiétude au sujet de l'état de santé d'Aminatou Haidar, la militante sahraouie des droits de l'Homme. Trois prix Nobel et des centaines de personnalités du monde de la culture ont exhorté jeudi à Madrid le roi Juan Carlos d'Espagne à intervenir auprès du Maroc pour mettre fin à la «tragique agonie» de Mme Haidar. L'Allemand Günter Gras, l'Italien Dario Fo et le Portugais Jose Saramago ont signé cet appel adressé au roi Juan Carlos, aux côtés de nombreuses personnalités du monde de la culture, dont les célèbres écrivains Mario Vargas Llosa et Eduardo Galeano, souhaitant voir les plus hautes autorités espagnoles assumer leurs responsabilités envers leur ancienne colonie et exercer les pressions nécessaires sur le Maroc pour sauver la vie de la militante. Pour rappel, les autorités marocaines ont expulsé Mme Haidar vers l'Espagne le 14 novembre, arguant notamment qu'elle avait renié sa nationalité marocaine à l'aéroport de Laayoune, principale ville du Sahara occidental, lors des formalités de police à son retour d'un voyage aux Etats-Unis où elle a reçu le prix du courage civil. A l'occasion de la journée internationale des droits de l'Homme, Mme Haidar a lancé «un appel urgent en faveur des droits de mon peuple, en faveur du peuple sahraoui», dans une lettre ouverte publiée avant sa conférence de presse de jeudi. La militante y dit «souffrir» pour «sept compagnons incarcérés» du Front Polisario «qui, par décision arbitraire du gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et sont menacés de peine de mort». Des eurodéputés de gauche, Willy Meyer, Raul Roneva, Ana Miranda et Joao Ferreira ont rendu visite à Mme Haidar. Ils ont annoncé qu'ils demanderaient jeudi prochain au Parlement européen de se prononcer pour un gel des discussions sur l'éventualité d'accorder un statut avancé pour le Maroc dans ses relations avec l'UE, jusqu'à ce que Mme Haidar rentre à Laayoune. G. H.