Si les pouvoirs publics ont, certes, essayé de récupérer le patrimoine des entreprises dissoutes, les résultats d'une telle opération restent, à présent, différents. En effet, le patrimoine de certaines entreprises dissoutes n'a pas été totalement récupéré. Les spécialistes en la matière indiquent que, si les opérations de dissolution sont bénéfiques pour plusieurs raisons, les patrimoines des entreprises concernées doivent être intelligemment utilisés à d'autres fins. Leur reprise, même au dinar symbolique, par des opérateurs économiques en activité serait, à coup sûr, rentable, car les laisser en l'état sans être (ré)exploitées, entraînerait vols et prédations. Alors, combien d'entreprises dissoutes ont vu leurs patrimoines récupérés par d'autres organismes étatiques ou d'opérateurs privés ? S'il est difficile de répondre avec exactitude à cette question, vu l'ambiguïté entourant parfois ces opérations, il n'en demeure pas moins que des «exploits» ont été réalisés dans ce sens. En d'autres termes, plusieurs entreprises ont trouvé preneurs de leurs patrimoines et parfois de leurs actifs. Les opérations de dissolution des entreprises ayant débuté fin des années 80 et début des années 90, ont touché plusieurs secteurs. On peut citer, dans ce sens, les grandes surfaces qui appartenaient aux EDGA et Souk el fellah, les officines des ex-Pharm, du matériel de chantier de BTP, des hangars, des locaux à usage divers et, enfin, certaines d'usines de textiles et du cuir. Les observateurs de la scène économique ont certainement remarqué que la réussite de récupération des patrimoines et parfois des actifs des entreprises dissoutes réside surtout dans les grandes surfaces qui appartenaient aux EDGA et Souk el fellah. Car, arguent-ils, ces surfaces sont plus facilement accessibles, contrairement aux autres usines. «Les usines des textiles n'ont pas encore trouvé de preneurs, car les opérations de récupération sont complexes, alors que, par exemple, les magasins de Districh ont été récupérés et confiés à certains opérateurs économiques», nous a expliqué M Takjourt, secrétaire général de la Fédération des travailleurs du secteur des textiles et du cuir (UGTA). En d'autres termes, la quasi-totalité des patrimoines de ces magasins, dénommés jadis Souk el fellah et Galeries algériennes, ont été pris, soit par des opérateurs privés, soit par des organismes publics. A titre d'exemple, à Alger, les locaux des ex-Galeries d'Alger situées à la rue Larbi Ben Mhidi ont été récupérés et confiés à des structures publiques. Cet édifice est devenu, en effet, le Musée des arts modernes d'Alger (MAMA). L'autre exemple est les ex-Galeries El Kenz de Rouiba (est d'Alger). Cet édifice situé au cœur de cette ville a été racheté en 1987 par la Banque Extérieure d'Algérie (BEA), pour un montant avoisinant les 22 milliards. «Afin d'éponger les dettes des ex-Galeries El Kenz, les pouvoirs publics avaient procédé à leur dissolution en 1987. Rachetées par la Banque Extérieure d'Algérie, l'ouverture officielle est effectuée après le séisme de Boumerdès. La direction générale de la BEA a transféré l'une des agences de la BEA, lourdement touchée lors de ce séisme à Rouiba», nous a expliqué un responsable de cette banque sous le couvert de l'anonymat. A Oran, on nous indique que l'unité Ifri, située au boulevard Emir Abdelkader, avait été transférée à l'APC d'Oran, le dépôt régional d'Eckmühl à une structure des PME/PMI, et une partie du siège de la direction régionale de l'EDGO, dans le quartier de Boulanger, transférée à la direction de la jeunesse et des sports. S. B.