Le Centre national du cinéma et de l'audiovisuel (CNCA), qui existe depuis le 25 août 2004, a pour priorité la récupération et l'expertise du matériel cinématographique légué par les trois entreprises de production audiovisuelle dissoutes en 1998, ENPA (production audiovisuelle), CAAIC (cinéma) et ANAF (actualité filmée), ainsi que la mise à niveau du laboratoire cinématographique qui appartenait à l'ENPA et sa dotation en équipements de pointe. C'est ce qu'a déclaré hier Karim Aït Oumeziane, directeur général de cet organisme, à l'APS. Principalement chargé de la relance de l'activité cinématographique, le CNCA permettra aux réalisateurs d'effectuer le montage de leurs films ici, plutôt qu'à l'étranger. Ainsi, de « louables efforts » sont consentis pour rendre ce laboratoire opérationnel dans les meilleurs délais. « Il occupe une place stratégique et dispose d'une chambre froide pour la sauvegarde des négatifs et des entrepôts de costumes qui peuvent être restaurés et exploités », explique Karim Aït Oumeziane. Quant au matériel récupéré des entreprises dissoutes, il expliquera qu'une fois le vide comblé dans ce domaine, il sera mis à la disposition des créateurs. Ce patrimoine allait être pris en charge par le ministère de la Culture. Cela avait suscité les critiques des milieux professionnels. Selon la même source, le CNCA peut également apporter son aide en matière de production en fournissant l'appui logistique aux cinéastes. Concernant le réseau d'exploitation, le directeur général du CNCA a indiqué que la première étape consistera en la restauration des salles relevant de la tutelle, ensuite l'organisme en construira d'autres. Et telles qu'inscrites dans le décret portant sa création (publié fin 2004), le CNCA a, entre autres préoccupations, la régulation cinématographique, l'appui au secteur du cinéma et de l'audiovisuel, la protection du patrimoine cinématographique et le contrôle des activités professionnelles. Juridiquement, il sera question de combler le vide réglementaire et législatif qui marque le secteur par la proposition d'un texte de loi et par la régulation de l'activité de vidéophonie, pour protéger le film algérien autant que pour lutter contre le piratage. Aussi le centre sera-t-il chargé de la récupération et de la gestion des droits cinématographiques en plus de la protection des archives filmées produites par l'Etat, ceci dans le cadre la préservation de la mémoire collective filmée. Et face aux espoirs des professionnels du secteur, qui ont longtemps attendu la création de ce centre, Karim Aït Oumeziane affirmera que le CNCA œuvrera à « relancer l'activité cinématographique » et « encourage tous les créateurs ». Seul critère à respecter, selon lui : la qualité des projets proposés. Donc, « les portes du centre restent ouvertes aux cinéastes », a-t-il déclaré.