Photo : Riad Par Samira Imadalou La situation du patrimoine des entreprises dissoutes reste ambiguë. Beaucoup de zones d'ombre persistent dans la gestion de ce patrimoine. Ce qui bloque de nombreux investissements. En effet, c'est toujours l'attente chez bon nombre d'opérateurs économiques qui ne trouvent pas de foncier économique pour concrétiser leurs projets et contribuer ainsi à la résorption du chômage. Toutefois, dans certains cas, le patrimoine des entreprises fermées pour des raisons bien connues (restructuration de l'économie) a été récupéré, dans d'autres, la situation est tout autre. Et c'est toujours le point d'interrogation pour ce patrimoine laissé à l'abandon. Rien que pour le secteur des textiles, Tébessa, Aïn Beida, Mascara, Tiaret, Oued Aïssi sont des régions qui comptent des centaines d'hectares de foncier en attente d'être exploités pour la bonne cause. Comment en est-on arrivé à ce stade ? La politique économique adoptée par l'Algérie durant les années 1990 et les étapes franchies dans le cadre du passage de l'économie dirigée à une économie libérale ont donné leur lot de conséquences. Si l'opération de privatisation a permis d'utiliser une partie de ce patrimoine, la dissolution pure et simple des entités économiques telles que les ex-Galeries algériennes et les unités de textiles et cuirs n'a pas été suivie d'un plan de récupération du foncier économique Si la privatisation de 447 entreprises publiques entre 2003 et 2008 (il n'y a pas eu d'opération de privatisation en 2009) a généré des recettes de près de 140 milliards de dinars, selon les chiffres du département de Abdelhamid Temmar pour une valeur des investissements dans les entreprises cédées de l'ordre de 886 milliards de dinars, le nombre d'entreprises publiques fermées est de 44. Parallèlement, les dettes que les acquéreurs se sont engagés à payer s'élevaient à 47 milliards de dinars. Aussi, au total, la superficie de l'excédent des actifs fonciers est estimée à 2,130 millions de m2, mis à la disposition de la direction des Domaines de l'Etat. Sur les 44 entreprises fermées, combien en a-t-on récupéré ? La question reste posée.Du côté du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), on affirme que «les entreprises fermées n'étaient autres que des micro-entreprises à caractère local». Justement, c'est au niveau local que les besoins du foncier économique s'accentuent. En réalité, le problème du foncier économique ne se pose pas en matière d'existence mais en matière de gestion. Ce qui a engendré au fil des ans une multiplication des actifs non utilisés qui n'attendent que les mesures législatives pour faciliter leur récupération. Les spécialistes l'ont bien dit : «Il n'y a pas de problème de foncier en Algérie mais un problème de marketing territorial.» C'est globalement le problème du management du territoire qui se pose. Des démarches ont été entreprises dans ce sens. Mais pour voir les résultats, l'attente risque d'être longue comme c'est le cas pour d'autres politiques sectorielles. Car, la gestion des actifs économiques dormants n'est qu'un petit exemple parmi tant d'autres.