Les accidents cardio-vasculaires (AVC) constituent la première cause du handicap moteur en Algérie, bien avant les accidents de la circulation et autres maladies qui entraînent des dysfonctionnements au niveau des parties inférieures et/ou supérieures du corps. Ces AVC sont très fréquents et leur prise en charge très difficile, en raison notamment du manque flagrant d'unités d'intervention et des retards d'hospitalisation. Le problème est très sérieux et ne pourrait être réglé dans l'immédiat. Seules la prévention et l'éducation sanitaire des malades seraient à même de réduire les risques. C'est ce qui ressort des interventions des nombreux participants au premier congrès international de médecine physique et de réadaptation, organisé hier à l'hôtel Mercure à Alger par la Société algérienne de médecine physique et de réadaptation (SAMER). Les participants à cette rencontre appellent à une bonne prise en charge des personnes qui souffrent d'hypertension et de diabète, deux maladies étroitement liées aux AVC et donc aux handicaps moteurs. Ces AVC se divisent en deux : AVC ischémiques et AVC hémorragiques. On parle d'AVC ischémique lorsqu'il s'agit d'obstruction de l'artère cérébrale. On parle de l'hémorragique lorsqu'il s'agit du contraire, c'est-à-dire de l'éclatement des vaisseaux. Les premières représentent 20% des cas et les secondes 80%. Il y a 30 ans, les AVC hémorragiques représentaient 70% des cas. Ce taux a chuté de façon considérable grâce aux efforts déployés dans la prise en charge de l'hypertension artérielle (HTA). Qu'est-ce qui donne l'AVC ischémique ? C'est l'athérosclérose, elle-même provoquée par la mauvaise alimentation, la sédentarité, le manque d'exercice physique, le diabète et le tabac. L'AVC hémorragique, quant à lui, trouve un terrain favorable chez les personnes hypertendues qui contrôlent mal leur maladie ou ignorent carrément qu'elles en sont atteintes. C'est pour cela d'ailleurs que l'AVC hémorragique touche des personnes âgées de 40 à 50 ans. Elles ignorent qu'elles ont un problème d'hypertension artérielle, ne se prennent pas en charge… et laissent l'AVC s'installer sans s'annoncer. En revanche, l'AVC ischémique touche plus les sujets âgés. Pour prévenir ces AVC, ischémique ou hémorragique, il faut intervenir sur les facteurs de risque : prendre ses médicaments régulièrement et correctement, faire de l'exercice physique, arrêter de fumer… et surveiller son hypertension artérielle ou/et sa glycémie. Il faut savoir que pour sauver une personne victime d'un AVC, il faut la prendre en charge dans un délai maximum de six heures après la survenue de l'accident. La pratique de la thrombolyse (injection d'un produit qui désobstrue l'artère) est le meilleur moyen et le seul qui est efficace pour venir réellement en aide à la victime. En Algérie, il n'existe qu'une seule unité pratiquant cette technique : l'unité neuro-vasculaire du Dr Arezki à Blida. Ce ne sont pas tous les malades qui y ont accès pour des raisons d'éloignement mais aussi de conditions de santé. «Les conditions de faire bénéficier un malade de la thrombolyse sont draconiennes (AVC inférieur à trois heures, une IRM de diffusion qui va évaluer la zone de pénombre, absence de contradictions telles que les risques d'hémorragies)», explique un médecin spécialiste. Par ailleurs, rappelle-t-il, il ne sert à rien d'emmener une personne victime d'AVC dans une polyclinique : «C'est une perte de temps. Les polycliniques ne peuvent rien faire sinon aggraver le cas de la victime […] La personne malade doit être absolument orientée vers un CHU et bénéficier des soins nécessaires.» K. M.