La dernière note du 1er Festival international de musique symphonique a retenti lundi dernier au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi. Face à un orchestre composé de musiciens de douze pays, le jeune maestro âgé de 32 ans Jan Moritz Onken a fait planer le public à travers une série de grands classiques de la musique universelle. La salle est archi-comble, les portes ouvertes laissent entrevoir des foules de spectateurs n'ayant pu dénicher une place. Toutes tranches d'âges confondues, ce festival semble avoir battu tout les records d'audience jusque-là enregistrés par le TNA. Quelques minutes avant le début du spectacle, le silence s'installe, les musiciens prennent place derrière leurs pupitres, le maestro pénètre en scène d'un pas majestueux muni de sa baguette. Le premier morceau à être joué n'est autre que le Message, bande originale du film qui porte le même nom. Le public est conquis et applaudit chaleureusement. Une jeune guitariste, F. Bouvet, rejoint l'orchestre, vêtue d'une tenue sobre, sa guitare à la main, elle prend place sur le devant de la scène et accompagne le morceau Fantaisie pour un gentilhomme. Timide et réservée, la guitariste gratte son instrument doucement en laissant échapper d'agréables notes. Un passage discret et cependant marquant. Mais la star de la soirée qui volera la vedette à tout l'ensemble n'est autre que le chanteur d'opéra sud-coréen baryton Tea Hyun Kim. Doté d'un charisme fou et d'une voix puissante, il emportera le public loin dans le temps sur fond de Carmen de Bizet. Spontané et très à l'aise sur scène, l'artiste n'hésite pas à taquiner les foules avec son interprétation théâtrale. Il enchaînera par la suite avec le Barbier de Séville. Le chanteur d'opéra se lâche, il est presque impressionné par la réceptivité du public qui le gratifie à la fin d'un tonnerre d'applaudissements. La salle est quasi pleine mais les gens se bousculent toujours dans l'espoir de trouver une place. L'orchestre reprend son jeu avec du V. Suppé, Cavalerie légère dont on retiendra les imposantes notes des tambours. Le public algérien se révèle connaisseur et se réjouira plus tard quand viendra le tour du génie Beethoven. En effet, l'orchestre régalera le public en jouant la 2ème Symphonie en ré majeur. Cerise sur le gâteau, l'orchestre clôturera sa représentation avec un morceau bien de chez nous, Billeh Ya Hamami, arrangé par le maestro Rachid Saouli. Entre derbouka, violon, violoncelle les notes s'embrassent et créent une ambiance indescriptible. La fusion entre les musiciens de plusieurs nationalités est parfaite sous l'œil du maestro possédé par sa musique. L'assistance se lève à la fin pour exprimer son admiration. Encore une fois, le public algérien a dévoilé sa soif de culture, vu la gratuité de l'entrée, les gens se sont déplacés en masse. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, présente dans la salle, ne manquera pas d'honorer ses invités et d'exprimer son entière satisfaction à l'égard de cet événement. W. S.