L'espace de six jours, les invités ont eu à savourer au TNA Mahieddine Bachtarzi des airs de la musique savante déclinés par des duos, trios, quatuors et ensembles d'orchestre qui se sont donné rendez-vous pour cette première édition placée sous le signe « Art, échange et rapprochement ». L'événement de dimension internationale a été une réussite totale, dira le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara, à la fin de cette louable initiative qui a vu défiler du 9 au 14 du mois en cours douze pays dont la Tunisie, la France, l'Italie, la Syrie, l'Autriche, la Russie et l'Ukraine. Lors du baisser de rideau, lundi dernier, où les officiels et les invités de marque occupaient les loges, le public a fait salle comble pour se délecter des airs de compositeurs universels. En ouverture et sous la baguette du maestro allemand Jan Moritz Onken, le grand orchestre symphonique (philharmonique ?) composé de 85 musiciens de neuf pays participant donna le la avec des airs de musique empruntés de l'œuvre de Maurice Jarre et adaptés par Mohamed Garfi du non moins connu film religieux réalisé par le regretté Mustapha El Akkad, Le Message. Entre en scène, ensuite, la guitariste Fabienne Bouvet pour encenser ingénieusement de ses doigts les convives de notes tirées de la pièce de Joaquim Rodrigo, intitulée Fantaisie pour un gentilhomme. Avec ce bref traité de sons de guitare et orchestre, les planches du TNA seront foulées par le sympathique chanteur d'opéra, le baryton sud-coréen Tea Hyun Kim qui gratifia les présents de belles envolées lyriques, égrenant une strophe de chansons d'Escamillo, le brillant toréador qui s'amourache de Carmen, œuvre puisée du livret de Georges Bizet avant d'emplir la salle des airs de la célèbre comédie française de Beaumarchais, le Barbier de Séville du compositeur italien Gioacchino Rossini. Un rôle que le chanteur d'opéra interpréta magistralement avec une présence scénique remarquable et un don de soi pour atteindre notre sensible. Cavalerie légère est cette célèbre ouverture du compositeur autrichien Franz von Suppé qu'interpréta admirablement l'orchestre qui s'est surpassé. Une hippique et cavalcadante pièce, pleine d'esprit et de verve qui nourrit une salve d'applaudissements au sein de l'assistance. La deuxième partie de la soirée à laquelle nous convia l'orchestre fut consacrée à la seconde des neuf symphonies composées par le génie du classique, Ludwig Van Beethoven. L'œuvre d'une richesse mélodique est présentée en ré majeur (opus 36) et exécutée en quatre mouvements. Elle débute par une longue introduction lente (adagio molto) suivie d'une sonate avant de terminer par un caractère d'humeur joyeuse (allegro molto) même s'il est tapageur. La soirée a été couronnée par l'orchestre qui a offert une partition Bilah ya hamami arrangée par Rachid Saouli, et dont le rythme apprécié a fait valser les spectateurs. Soulignons qu'en marge des concerts, des conférenciers ont animé des communications ayant trait à « la musique et au dialogue des civilisations », « l'apport de la musique arabe au monde occidental » et l'intervention de Abdelkader Bendaâmache autour du « fonds des expressions mélodiques » de l'Algérie comme ahellil, un patrimoine immatériel à préserver.