L'Algérie reste ferme dans sa résolution à bannir la culture du bazar et de l'import-import qui annihile, depuis longtemps déjà, tous les efforts déployés pour une diversification salutaire de son économie. Les audacieuses mesures introduites dans la loi de finances complémentaire 2009, intégralement reconduites pour l'exercice 2010, traduisent la volonté du gouvernement algérien à privilégier la production sur place, la création d'emplois durables, le transfert de technologie et de savoir-faire par rapport aux traditionnelles opérations d'importation de produits finis qui profitent exclusivement à ses partenaires étrangers. Les nouvelles lois ainsi promulguées incitent aussi les investisseurs locaux et étrangers à s'inscrire dans la durée pour développer des partenariats permanents et mutuellement bénéfiques. Les amendements introduits sur les textes régissant le commerce extérieur et le code des investissements avaient, dans un premier temps, fâché de nombreux sociétaires étrangers, notamment les européens, qui criaient au «protectionnisme». Français, Espagnols, Allemands et Américains ont alors exercé de fortes pressions sur les décideurs algériens avant de revenir à de meilleurs sentiments. Aguichées par les plans publics de développement, se chiffrant en dizaines de milliards de dollars, lancés dans plusieurs secteurs d'activité, les multinationales occidentales, mises à rude épreuve par la crise financière internationale, voyaient dans le marché algérien une opportunité pour renflouer leurs caisses à moindres frais. Placée sous le fallacieux prétexte de «l'insécurité juridique», la campagne d'hostilité orchestrée par les principaux acteurs de l'Union européenne avait même évoqué la possibilité de geler l'accord de partenariat qui lie Alger à l'UE. Devant l'insistance de l'Etat algérien à parachever souverainement cette réforme, les protestations se sont, depuis, nettement estompées d'autant plus que la nouvelle législation est parfaitement compatible avec les conventions signées et les engagements pris antérieurement par le pays. Aujourd'hui, on assiste à un effet inverse. Les dirigeants européens relativisent leurs propos et se montrent prêts à se conformer à la réglementation tant décriée. On semble finalement prêt à s'adapter et à collaborer. Fort de cet atout des contrats juteux qu'il s'apprête à lancer dans de nombreux domaines, le gouvernement algérien a, désormais, toutes les cartes en mains pour imposer ses intérêts, principalement, la diversification de l'économie nationale. Une chance qu'il doit absolument saisir pour ne pas compromettre l'avenir des générations montantes, puisque la manne pétrolière est appelée à disparaître un jour. K. A.