Les polycliniques à Alger sont en grève depuis lundi dernier. «Les médecins sont en grève. Il n' y a que le service minimum qui est assuré», a indiqué un employé d'un établissement de santé dans la commune de Sidi M'hamed à Alger. «C'est pareil partout», a affirmé un autre dans un autre établissement à Belouizdad. Mêmes propos ailleurs : à El Biar, Kouba, El Madania, etc. «Les médecins ne travaillent pas : ils sont en grève.» Ils ont répondu en grand nombre à l'appel du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Le mouvement commence à faire son chemin. Ce n'est pas tellement ressenti par les citoyens qui se rendent aux CHU Mustapha Pacha, Maillot, Parnet, Kouba… où il n'y a pas la moindre trace du mouvement –le président du SNPSP, Lyes Merabet, a indiqué que le syndicat n'est pas représenté dans les CHU-, mais la situation risque d'être critique si cette grève dure longtemps comme annoncé par ses initiateurs,surtout que le virus de la grippe porcine est là, menaçant chaque jour davantage une population désemparée par l'absence du vaccin, seul à lui assurer la protection nécessaire. C'est l'hiver, c'est le froid et l'humidité qui favorisent le développement du virus. Aussi, tout le personnel de la santé doit être en alerte maximale pour le contrecarrer. Pourtant, ce n'est pas le cas. En effet, si la grève passée était limitée dans le temps, soit trois jours chaque semaine pendant un mois, celle observée depuis lundi dernier est illimitée. Elle est initiée par les médecins du SNPSP après avoir constaté que les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne prennent pas au sérieux leurs revendications. La tutelle ne juge pas important de répondre à leurs doléances et laisse pourrir la situation au lieu de chercher les moyens d'apaiser les esprits. L'inquiétant aujourd'hui, ce n'est pas seulement que les médecins de la santé publique comptent faire durer leur mouvement dans le temps, mettant ainsi en péril la santé et le moral des malades, mais aussi que ces manifestants ne seront pas seuls sur le terrain. Les spécialistes de la santé publique se joindront incessamment au mouvement et cela pourrait avoir des conséquences fâcheuses, peut-être même que d'autres syndicats (maîtres assistants, docents…) seront eux aussi de la partie. Les représentants du corps médical pourraient aller vers une action commune, comme c'était le cas pour l'éducation, et cela ne passerait pas inaperçu. Le secteur de la Santé pourrait connaître une paralysie totale, comme c'était le cas, encore une fois, pour l'éducation. La balle est dans le camp du ministère de tutelle, appelé à prendre les mesures qui s'imposent en pareille circonstance. K. M.