Les praticiens de la santé publique ont entamé hier une grève ouverte suite aux «blocages» des négociations avec le ministère de la Santé. Hier, presque tous les établissements publics de santé de proximité (EPSP) d'Alger ont été paralysés. Il n'y a eu que les services des urgences qui ont fonctionné au ralenti. A la polyclinique Ahmed-Aroua de Sidi Yahia (Hydra), à défaut de pancartes pour annoncer le débrayage, c'est le service d'accueil de l'établissement qui avisait les patients. La salle d'attente est pleine de femmes accompagnées de leurs enfants, visiblement touchés par la grippe. Même scénario à la polyclinique de M'hamed-Bouchefa, à Bir Mourad Raïs. Mais dans cette structure, où tout le monde s'abstient de faire un quelconque commentaire sur la grève, certains médecins n'ont pas suivi le mot d'ordre lancé par le SNPSP. A quelques kilomètres de là, à la polyclinique des Vergers, les trois médecins généralistes qui assurent le fonctionnement de cet établissement de santé optent pour la continuité du travail. « Je suis solidaire avec mes collègues et notre syndicat, mais je continue à travailler car il m'est impossible de tourner le dos aux patients surtout en cette période où le risque d'une pandémie de grippe A/H1N1 est devenue très possible. Il ne faut pas pénaliser le citoyen, explique G. N., médecin généraliste en fin de carrière. Lui, il s'estime lésé d'un point de vue pécuniaire. « Bientôt la retraite, je touche un salaire qui frôle les 50 000 DA. Est-ce logique ?» s'interroge-t-il. Son collègue H. N. enchaîne : « Après une dizaine d'années d'expérience, je suis toujours logé chez mes parents avec mes trois enfants. Mon salaire ne me permet même d'acquérir un logement social participatif ». Côté suivi de la grève, Lyès Mérabet, président du SNPSP, affirme que le taux de participation à la grève a atteint les 87% dans les 32 wilayas structurées par le SNSP. « Cette grève continuera le temps qu'il faut car elle est subordonnée à la réponse du ministère de la Santé par des propositions concrètes », soutient-il avant de préciser : «Mais pour le docteur Chakou, secrétaire générale au ministère de la Santé, toutes les revendications SNPSP ont été prises en charge « excepté le statut particulier qui a vu quelques retouches imposées par la fonction publique»