Les Tigres de libération de l'Îlam Tamoul (LTTE), un des plus dangereux mais des plus organisés mouvements rebelles de la fin du siècle dernier, a capitulé après 25 ans de guerre sanglante contre le gouvernement sri lankais. L'élimination le 17 mai de son chef fondateur, Velupillai Prabahakaran, dans un raid aérien alors qu'il tentait de fuir le pays par voie maritime, a marqué la fin de ce mouvement et d'une guerre qui a fait plus de 70 000 morts. Fort de plus de 22 000 combattants, organisés et entraînés comme une armée régulière, le LTTE avait résisté jusque dans ses derniers retranchements dans le nord-est de cette petite île de l'Asie du Sud. le président sri lankais, Mahinda Rajapakse, avait décidé d'en finir avec les LTTE en lançant une vaste offensive militaire d'une rare violence, poussant des milliers de civils à fuir leurs demeures et dont des centaines étaient la cible des bombardement aériens de l'aviation, selon les organisations humanitaires présentes sur place. Cette vaste opération militaire avait été dénoncée par la communauté internationale car l'armée avait, à maintes reprises, bombardé les hôpitaux de fortune où étaient soignés les civils blessés en tentant de fuir la zone de combats. Malgré les appels lancés pour ouvrir les négociations, afin d'éviter une aggravation de la crise humanitaire, Mahinda Rajapakse est resté sourd et imperturbable, ordonnant à ses soldats de poursuivre leur offensive jusqu'au bout. Et ce qui a été fait pendant près de trois mois au bout desquels 3 000 personnes avaient été tuées et 25 000 autres blessées, selon les déclarations des Tamouls. Le gouvernement qui a crié victoire avait nié un tel massacre mais les organisations humanitaires ont insisté sur l'ampleur de cette tuerie collective qui a réduit une résistance de 37 ans à presque rien. Les Tamouls qui représentent 13,9% de la population contre 76,1% de Cingalais, ont, toutefois, indiqué qu'ils continueront leur lutte pour la création d'un Etat indépendant dans le nord de l'île. L. M.