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La CNAN face à la CAN et au Mondial : faire fructifier l'entreprise par l'imagination Le management des entreprises doit s'inspirer des pulsations de la société
La CNAN, le fleuron du transport maritime algérien qui était reconnu dans tout le Bassin méditerranéen, vit actuellement au cœur des scandales. Les derniers articles de presse faisant état de graves révélations attendues sur la gestion de CNAN Group ou encore l'enquête approfondie menée par l'IGF démontrent clairement que cette compagnie est au plus mal. Il est fait état au sein de la CNAN d'opérations aux coûts faramineux qui ont saigné les filiales, mettant même certaines à genoux à cause des lourdes factures, des arrêts techniques en cascade et des saisies des navires par des chantiers qui réclament le paiement des travaux.Les premières informations font donc état de graves anomalies ayant entraîné de lourds préjudices financiers à une compagnie qui était, il y a quelques années seulement, l'une des plus performantes. Créée en 1963, la compagnie nationale a dû, après des années de navigation à vue, se décider à opérer une restructuration, ensuite à ouvrir ses capitaux. Mais cela ne semble pas avoir résolu l'ensemble des problèmes dans lesquels se débat la CNAN. Les gestionnaires de cette compagnie sont appelés à avoir de l'imagination, à être plus entreprenants afin de trouver les solutions idoines permettant à la vitrine de l'Algérie de mieux se porter. Car, s'il est vrai que la politique actuelle du pays vise à booster l'économie nationale dans différents secteurs, en consentant d'énormes efforts et moyens financiers, il est vrai aussi que l'Etat ne peut pas demeurer éternellement «le papa prudentiel». Les entreprises algériennes doivent voler de leurs propres ailes afin de constituer une économie solide du pays. Seule manière d'y parvenir, c'est d'avoir de bons managers à la tête des entités économiques. Des managers qui ont une vision globale de la politique de leur entreprise et qui arrivent à faire suivre à leur institution les mutations opérées dans le monde. Les gestionnaires de la CNAN doivent donc avoir de l'anticipation, au minimum accompagner les pulsations de la société. Après l'euphorie de la qualification de l'équipe nationale de football pour la Coupe du monde 2010 et la magie qui s'est produite lors de cet événement, à savoir une dynamique propre de la jeunesse qui a mis en avant le sentiment patriotique, il est attendu des entreprises nationales qu'elles accompagnent cette action et aident le pouvoir à la capitaliser. Il suffirait de simples initiatives pour aider l'Etat à reconstruire une nouvelle passerelle avec sa jeunesse. Des initiatives qui vont permettre également à la CNAN de redorer son blason et de se refaire une santé financière. Les gestionnaires de la CNAN ne sont pas sans savoir que le voyage et le séjour à Angola ou en Afrique du Sud est très onéreux, ils pourraient en gestionnaires patriotiques et prévoyants penser à proposer aux fans des Fennecs des solutions moins chères. Des bateaux-hôtels qui transportent des milliers de supporters peuvent être prévus, permettant ainsi aux jeunes de soutenir leur équipe en Coupe d'Afrique et en Coupe du monde mais aussi offrir à la CNAN de diversifier ses activités et d'engranger de l'argent. Même en dehors de cet événement magique qu'est la qualification des Verts, la CNAN a la possibilité de proposer des croisières aux Algériens. La compagnie réussirait ainsi à participer aux efforts de l'Etat d'offrir les meilleures prestations à ces citoyens qui aspirent à une vie meilleure après des années de terrorisme. Il est important donc que la CNAN ou toute autre entreprise, de n'importe quel secteur, mette son activité globale en perspective afin de voir les pistes d'amélioration qu'il reste à emprunter si elle veut progresser continuellement. Faire remonter l'information sur les aspirations issues du terrain, voici un défi majeur que doivent affronter les entreprises si elles veulent être capables de répondre aux besoins. Les managers algériens semblent avoir des difficultés à sortir la tête de l'eau et à regarder autour d'eux et c'est ce qui se traduit, pour les forces commerciales, par la perte de certains contrats ou par la création d'une base de clients mécontents. Et quand on sait que conquérir un client coûte dix fois plus cher que d'en conserver un et que faire diminuer la perte de confiance des clients génère entre 25 et 85% de profits supplémentaires selon les produits et secteurs, on perçoit aisément l'intérêt qu'il y a à comprendre l'environnement global dans lequel évolue une entreprise. En un mot, si les managers arrivaient à donner du sens au sens, les choses seraient moins compliquées. Il faut donc savoir voir au lieu de regarder et entendre au lieu d'écouter. C'est là le challenge à relever par les managers algériens qui doivent impérativement gérer leurs entreprises en prenant en considération les battements de cœur de la société. H. Y.