Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
17 millions d'euros pour un projet qui tarde à voir le jour Coopération d'appui à la réforme du secteur pénitentiaire entre le ministère de la Justice et l'UE
Une deuxième convention de financement d'un projet de coopération d'appui à la réforme du secteur pénitentiaire en Algérie a été signée avec la Commission européenne (CE), le 17 juin 2008. Ce projet, qui dure 4 ans, est financé à hauteur de 17 millions d'euros par la CE et de 1,5 million d'euros par le ministère de la Justice algérien. Mais, depuis la signature de ladite convention, aucune information n'a été donnée sur la mise en œuvre dudit projet ou sur le programme établi pour sa réalisation. Rappelons que la convention entre le ministère de la Justice et l'UE vise trois objectifs essentiels : la prise en charge de la population pénale à travers le développement d'un projet d'application de la peine pour chaque justiciable et sa réinsertion sociale, l'organisation institutionnelle des services pénitentiaires, la formation des diverses catégories de personnels employés par l'administration pénitentiaire et, enfin, la sécurité générale des établissements pénitentiaires ainsi que la modernisation des systèmes d'information. Plus d'une année après la signature de cette convention et l'installation d'un directeur du projet, aucune information officielle n'a filtré sur l'état d'avancement du projet. Auprès de M. Zerarga Dherare, directeur du projet, on a appris qu'une conférence sera normalement organisée à la mi-janvier 2010 afin de présenter le programme arrêté pour la réalisation de ce projet sans donner toutefois d'informations sur les étapes entamées ou sur les réalisations finalisées. Egalement contacté, M. Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) ne donnera aucune suite à notre sollicitation. Le chef d'équipe de l'Unité d'appui (UAP) à la gestion du programme, M. Jean-Pierre Ricard, s'est excusé, étant sous la tutelle de M. Zerarga. En fait, la question qui a été posée sur le projet de coopération entre le ministère de la Justice et l'UE semble avoir dérangé beaucoup de monde. Du moins, ces derniers avec leur silence le laissent penser. Ce qui est clair, c'est que ce projet rencontre quelques difficultés au démarrage, à l'instar du premier projet d'appui à la réforme de la justice qui avait fait, rappelons-le, l'objet d'une convention de financement signée le 4 octobre 2004 et qui n'a tenu la première réunion de son comité de suivi qu'en juin 2007. Même si de nombreuses réalisations sont parachevées dans le cadre de la réforme de l'administration pénitentiaire, aucun de ces projets réalisés n'est pour le moment inscrit clairement dans le cadre du programme d'appui de l'UE. Une seule information néanmoins figure sur le site Internet du ministère de la Justice, précisant que «dans le cadre de l'appui aux réformes engagées et financées par la Commission européenne, un programme de formation est entamé au profit des directeurs, des juges d'application des peines, des juges des mineurs, des médecins, des psychologues et des formateurs». Il faudra donc attendre l'année 2010 pour connaître l'utilisation des 17 millions d'euros et les changements apportés dans le quotidien pénitentiaire algérien. H. Y.