Synthèse de la Rédaction internationale La loi cruciale sur le référendum d'autodétermination prévu en 2011 au Sud-Soudan a été adoptée hier par le Parlement soudanais après un accord entre nordistes et sudistes, après plusieurs mois de tractations. Le mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) avait réussi à réintroduire dans la nouvelle législation l'article qui permet aux Soudanais ayant quitté leur région avant 1956 (date de l'indépendance du Soudan) de voter dans le Sud. Les Sud-Soudanais résidant hors de la région semi-autonome depuis 1956 pourront en revanche voter sur leur lieu de résidence, que ce soit dans le Nord ou à l'étranger. L'article en question avait été supprimé par le Congrès national du président Omar ElBéchir lors du premier passage de la loi devant le Parlement soudanais. Les sudistes veulent pouvoir vérifier leur identité, craignant en outre d'éventuelles fraudes ou une manipulation de leur vote s'ils votent ailleurs que dans le Sud. Il y a une semaine, le Parlement avait approuvé cette loi fixant les modalités du référendum qui doit décider d'une éventuelle sécession du Sud-Soudan. Mais le SPLM et les autres partis sudistes avaient protesté contre la suppression à la dernière minute de cet article sur lequel ils s'étaient pourtant mis d'accord avec le Congrès national. Selon ce dernier, l'article contrevenait à la Constitution intérimaire, qui prévoit la «liberté de mouvement» de tous les Soudanais. «L'amendement [de mardi] n'a été introduit que pour donner aux frères sud-soudanais plus d'élan afin qu'ils votent pour l'unité du Soudan lors du référendum», a déclaré Ibrahim Ghandour, député et haut responsable du Congrès national. «C'est un nouveau jour pour l'établissement de la confiance. Le peuple du Sud mérite le droit au référendum et plus encore», a pour sa part affirmé Yasser Arman, président du groupe parlementaire du SPLM. Les ex-ennemis, qui forment un gouvernement d'union nationale, s'étaient engagés à rendre l'unité du pays «attrayante» pour la population, mais les appels à la sécession du Sud-Soudan se sont multipliés de la part de responsables sudistes, qui ont, en outre, accusé Khartoum d'implication dans des affrontements tribaux au Sud-Soudan. Aux termes de la nouvelle loi, dont l'élaboration a nécessité plusieurs mois de tractations, l'indépendance du Sud-Soudan sera reconnue si le «oui» atteint les 51%, à condition que le taux de participation atteigne les 60%. Le Parlement doit encore se réunir à partir pour voter la loi sur le référendum dans la région disputée d'Abyei, à la lisière entre le Nord et le Sud. Le nord du Soudan, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien et animiste, ont signé en 2005 l'Accord de paix global (CPA), qui a mis fin à une guerre civile de plus de 20 ans à l'origine de deux millions de morts. Le CPA prévoit d'organiser en 2011deux référendums. L'un demandera à la population de la région d'Abyei si elle veut garder son statut spécial au sein du Nord ou si elle préfère être intégrée au Sud. Au même moment, le Sud organisera un référendum distinct sur son indépendance.