C'est la première fois qu'un chef de la Ligue arabe se rend dans la bande de Ghaza, au moment où la communauté internationale fait pression sur Israël, pour qu'il allège l'embargo qui frappe 1,5 million de Ghazaouis. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a exigé hier la levée du blocus imposé depuis 4 ans par Israël à la bande de Ghaza et appelé à la réconciliation interpalestinienne, lors d'une visite sans précédent à Ghaza. «Il faut briser ce blocus», a plaidé M.Moussa après avoir traversé la frontière entre l'Egypte et l'enclave palestinienne. «Non seulement les Arabes, mais le monde entier doit soutenir le peuple palestinien contre le blocus de Ghaza et face à ce qui se passe dans les territoires occupés, en particulier à Jérusalem-Est (occupée)», a affirmé le haut diplomate égyptien. C'est la première fois qu'un chef de la Ligue arabe se rend dans la bande de Ghaza, au moment où la communauté internationale fait pression sur Israël pour qu'il allège l'embargo qui frappe 1,5 million de Gazaouis. M.Moussa a été accueilli par des membres du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Ghaza il y a trois ans, et par des représentants des autres factions palestiniennes. «Cette visite doit être un pas vers la levée du siège de Ghaza», s'est félicité Youssef Razqa, un conseiller du Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un communiqué. Amr Moussa a visité des zones dévastées lors de l'agression dite «Opération Plomb Durci» de l'armée israélienne contre Ghaza, il y a 18 mois, qui a endommagé ou détruit des milliers d'habitations. Plus de 1400 Palestiniens et 13 Israéliens avaient été tués. Au cours de sa visite de quelques heures, il devait rencontrer des responsables de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unwra), d'ONG, Ismaïl Haniyeh et les leaders des principaux mouvements palestiniens. «La réconciliation (entre factions palestiniennes) est fondamentale, c'est une question de principe, c'est une question de volonté et pas simplement de signature», a estimé M.Moussa. «Il s'agit de volonté, de décision politique, c'est une position qui doit se traduire par un accord sur toutes les questions», a-t-il insisté. Le Hamas et le Fatah sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir par la force à Ghaza en juin 2007, délogeant les forces loyales à M.Abbas. Négocié sous l'égide de l'Egypte, l'accord de réconciliation a été reporté à trois reprises en raison des profondes divergences entre les parties. Le Hamas refuse de signer le document paraphé par Le Caire et le Fatah. La visite de M.Moussa - en signe de «solidarité» - survient à la suite du raid meurtrier israélien contre une flottille humanitaire internationale en route vers Ghaza le 31 mai (Huit Turcs et un Américano-turc tués). Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a justifié hier le blocus maritime de la bande de Ghaza en estimant qu'il fallait empêcher l'infiltration d'armes dans le territoire, tout en se disant prêt à laisser passer une aide humanitaire. «Le principe qui guide notre politique est clair: il s'agit d'empêcher que des armes et du matériel de guerre entrent à Ghaza et de permettre l'entrée de l'aide humanitaire et de marchandises ne pouvant être utilisées à des fins militaires», a-t-il dit. «Les discussions que nous menons en ce moment ont pour objectif de s'assurer que ces principes seront appliqués», a expliqué M.Netanyahu. Les critiques internationales à l'encontre du blocus israélien se multiplient depuis l'assaut contre la flottille pour Ghaza. En réponse, les autorités israéliennes ont annoncé un allègement des restrictions sur un certain nombre de produits, tout en maintenant l'interdiction des matériaux de construction. Israël assure que ce blocus est nécessaire pour maintenir la pression sur le Hamas, qui détient un soldat israélien depuis 4 ans, et que la situation humanitaire à Ghaza est «bonne».