Le ministre des Finances est venu hier confirmer l'orientation du gouvernement en ce qui concerne le programme des investissements publics, lequel risque d'être compromis en raison de la crise économique mondiale. Le représentant du gouvernement a affirmé, en marge d'une session ordinaire du Conseil national de la statistique (CNS), qu'«il n'est pas question d'arrêter ou de gêner la mise en œuvre des projets inscrits au budget de l'Etat». Dans la foulée, le ministre précisera que «le programme d'équipement, basé sur un prix du baril à 37 dollars, et le plan d'action du gouvernement seront maintenus» dans un contexte quelque peu avantageux marqué par «une baisse des prix des équipements et par la recherche de la part des investisseurs étrangers d'un marché porteur comme le marché algérien où la liquidité est disponible». Ainsi, Djoudi confirme une fois de plus le maintien du rythme actuel des investissements et des réalisations entamés il y a quelques années, même si la crise gagne de plus en plus les économies de plusieurs pays. Pour Djoudi, «les décisions prises par le gouvernement, sous l'autorité du président de la République, ont permis d'apporter à l'économie nationale les éléments de protection sur l'impact immédiat de la crise financière». Il s'agit, à ses yeux, du remboursement anticipé de la dette extérieure, du confortement des réserves de changes, de la sécurisation de leur actif, et du Fonds de régulation des recettes (FRR) dont les disponibilités correspondent à 40% du PIB, permettant ainsi une visibilité à moyen terme de la politique budgétaire nationale. Le ministre a cité également comme autre élément de protection le financement domestique de l'économie nationale, écartant tout financement à travers les lignes de crédits à court terme. Tous ces éléments de protection, argue-t-il, font que l'économie nationale parvient à «absorber» à court terme les effets de la crise financière internationale. Rappelons que, dans ce sillage, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait déclaré récemment que si, «dans le monde, on parle de ralentissement, en Algérie, le gouvernement a l'intention de continuer la dynamique des investissements, même si les experts ne seraient pas d'accord avec moi». Au plan international, le ministre augure une «stimulation» de la demande globale, une «reprise graduelle» de l'activité économique internationale grâce aux plans de relance économique, notamment américain et européen, d'une part, et, d'autre part, à un «confortement» du prix du pétrole. «Tout cela va stimuler la demande globale et devrait engendrer graduellement une reprise de l'activité économique et conforter les prix du pétrole», a-t-il avancé. S. B. Djoudi : baisse de 30% de la dette publique interne M. Karim Djoudi a annoncé, hier à Alger, que la dette publique interne a enregistré une nouvelle baisse en s'établissant à près de 733 milliards de dinars en octobre 2008. La dette interne publique du pays était à 1 050 milliards de dinars à fin décembre 2007, soit une réduction de plus de 30% en l'intervalle de dix mois. Elle était à 1 780 milliards de dinars à fin 2006. Composée essentiellement de la dette des entreprises concernées par l'assainissement et de bons de Trésor, rappelle-t-on, la dette publique interne a commencé à connaître de fortes baisses dès 2007 grâce à une gestion active engagée par le Trésor public qui avait déjà pronostiqué, l'année dernière, de réduire cette dette à 700 milliards de dinars à la fin 2008. Cette baisse substantielle de l'endettement interne permet de «donner une marge [de manœuvre] en matière de mobilisations [financières] pour faire face à la crise financière internationale», a indiqué le ministre. S. B.