La campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) démarre timidement. Le constat est loin d'être satisfaisant puisqu'on ne se bouscule pas pour se faire immuniser contre le virus. Alors qu'il n'y a pas longtemps chacun espérait ne pas être exclu de cette campagne qui devait cibler certaines catégories bien définies de la population, c'est actuellement la peur qui a pris le relais par rapport à ce produit et, surtout, son rejet par beaucoup de citoyens. Un produit controversé et qui suscite beaucoup d'appréhension chez nous comme ailleurs depuis que des échos parvenus de certains pays lui imputent des effets secondaires plus ou moins graves. Le refus de se faire vacciner par certaines populations, qui se sont constituées en comité dans un pays d'Europe, et même par des personnels médicaux, avait devancé la première livraison du vaccin dans notre pays. Du coup, le doute et la suspicion s'y sont installés, et dans l'esprit de beaucoup, il n'est plus question de se livrer à cette campagne, qui a, du reste, mis beaucoup de temps pour débuter, alors que, dans d'autres pays, ceux qui ont tenu à être vaccinés l'ont déjà été. Devant la réticence et les appréhensions des citoyens, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière réagit en mettant toute son énergie à convaincre les citoyens de l'innocuité de cette sérothérapie et tente d'écouler la première partie de son quota. Sera-t-il amené à céder celui-ci hors de nos frontières comme essaie de le faire la France ? A défaut de trouver preneurs, le vaccin risque bel et bien de rester en rade. Surtout après le décès d'un médecin au CHU de Sétif, même si, pour l'instant, on ne peut pas faire officiellement le lien entre sa vaccination et sa mort. En tout cas, il faut croire que le sort des prochains arrivages est scellé, d'autant que le virus de la grippe A(H1N1) ne fait pas l'unanimité quant à son existence et que bien des personnes affichent leur scepticisme même parmi le personnel médical. C'est d'ailleurs dans la continuité de cet état des choses que les parents refusent la vaccination de leurs enfants, alors que le premier responsable du secteur de l'éducation affirme attendre le feu vert de son collègue de la santé pour soumettre les élèves à cette campagne. En attendant, c'est la sensibilisation qui a prévalu hier dans les établissements scolaires à travers un cours consacré à ce sujet. Mais il faut reconnaître que les potaches en savent beaucoup sur la grippe A(H1N1), mais plus de conscientisation ne nuit pas, surtout si celle-ci va dans le sens du renforcement de l'hygiène dans l'esprit de chacun. Et, pourquoi pas, dans les infrastructures qui doivent se conformer aux normes de salubrité. R. M.