Dans son intervention hier sur les ondes de la radio nationale, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a brossé un état de lieux de son secteur et des perspectives à venir. Sur ce dernier point, il informera que le plus grand soutien de l'Etat au secteur agricole, en 2010, «sera consacré à l'économie de l'eau et à tout ce qui est lié au patrimoine génétique». C'est d'autant plus une nécessité, dira le ministre, dans la mesure où «non seulement nous sommes un pays où la surface agricole utile [SAU] n'est pas très importante, mais en même temps nous sommes dans un pays où, d'après les experts, il y a un déficit en eau». Et d'expliquer : «Il faut tout d'abord protéger et bien utiliser ce qu'on a d'une manière rationnelle. C'est pour cela que nous avons annoncé l'opération de la résorption de la jachère qui commencera dès cette année. C'est également le respect des différentes techniques qu'on utilise, la mise en valeur, la tentative d'avoir de nouvelles terres agricoles. C'est également tout le programme engagé dans le développement rural sous le titre de la lutte contre la désertification. Nous avons également un important programme de la protection des bassins versants, de la protection du patrimoine forestier… c'est un grand défi de protéger ce qu'on a, d'améliorer les conditions, de mettre en place les techniques pour l'utilisation rationnelle de l'eau.» Et de poursuivre : «Pour surmonter les contraintes actuelles, il faudra introduire des techniques et des technologies dans le but de l'économie de l'eau, de l'utilisation rationnelle des différents intrants. Pour l'amélioration de la productivité au niveau des exploitants agricoles et des éleveurs, il faudra aussi mener des techniques nouvelles.» Pour ce faire, le ministre a précisé que son secteur disposerait au cours de l'année 2010 entre 210 et 220 milliards de dinars pour le renouveau rural et agricole, mais également pour soutenir les activités en termes de recherche et d'assistance technique. Au chapitre de la production de pomme de terre et de la céréaliculture, le ministre a annoncé que les agriculteurs sont arrivés à produire 800 quintaux de pomme de terre à l'hectare. Et de préciser au passage : «Nous avons lancé une opération d'introduction de la production de la pomme de terre dans certaines régions qui n'étaient pas habituellement vouées à cette culture. Il y a eu donc la plantation de plus de 4 500 hectares de pomme de terre dans ce petit programme. Et, aux dernières nouvelles, cette spéculation connaît un engouement particulier dans la wilaya de Naama.» Au sujet de la filière pomme de terre, le ministre a déclaré que la production a atteint 2,6 millions de tonnes en 2009. «Une production, certes, en nette amélioration par rapport à l'année dernière, mais qui reste loin de l'objectif fixé pour les quatre années à venir de 4 millions de tonnes/an», a-t-il estimé. Concernant la céréaliculture, le ministre a indiqué que, jusqu'au 31 décembre 2009, près de 2,8 millions d'hectares ont été emblavés, un niveau très proche des 3 millions d'hectares habituels. Et de poursuivre : «Les céréaliculteurs ont très bien travaillé, ils croient en leur activité et ont opté pour une meilleure utilisation des engrais et des semences traitées. J'espère qu'ils mettront les engrais supplémentaires au cours des mois à venir [janvier et février] lorsque les opérations de désherbage auront été effectuées.» M. Benaïssa a clôturé son intervention en soulignant que son secteur connaît une dynamique «et elle va se renforcer», a-t-il dit, dès lors que «l'un des objectifs visés par les actions de recentrage était de faire confiance aux agriculteurs, aux éleveurs et aux investisseurs dans l'agroalimentaire en général et dans l'agro-industrie». Non sans rappeler que «grâce à cette dynamique, conjuguée à une bonne pluviométrie, la productivité s'améliorera dans bon nombre de cultures. Vous savez qu'il n'y a pas de miracle, seul le travail compte», conclura-t-il. Z. A.