Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural espère une hausse de la production de la pomme de terre. Alors que l'Algérie aspire à atteindre la sécurité alimentaire en produisant plus et en réduisant ces importations en matière de produits alimentaires, la question de la rareté des terres arables se pose avec acuité. Et pour cause, seuls 3% des terres algériennes sont cultivables. Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, «endosse» cet état de fait aux conditions limitées en matière de sol et d'eau. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le ministre a tenté d'avancer certaines solutions à même d'y remédier. Selon lui, une opération a été lancée concernant la résorption de la jachère afin d'avoir de nouvelles terres pour l'agriculture. L'opération, a-t-il annoncé, commencera incessamment. Il prévoit également la mise en place d'un programme de lutte contre la désertification, et un autre pour la protection des bassins versants et du patrimoine forestier. Dire que les réserves de l'Algérie sont estimées à plus de 144 milliards de dollars, pourquoi rien n'a été fait jusque-là? Qu'en est-il aujourd'hui de la loi sur la réorganisation des exploitations agricoles? Quel est le résultat des contrats de performance? Des questions sur lesquelles le ministre n'a pas été prolixe. Atteindre l'autosuffisance alimentaire exige aussi d'autres facteurs permettant de booster la production agricole, à savoir la mise en place d'une solide économie de l'eau. Cela impliquera incontestablement l'implication du ministère des Ressources en eau. Cependant, le secteur de l'agriculture accuse un important déficit en matière de ressources hydriques. A ce sujet, Rachid Benaïssa souligne que «le plus grand soutien financier dans ce domaine va aller à l'économie de l'eau ainsi qu'à tout ce qui est lié au patrimoine génétique». Sur le plan des importations, le ministre a affirmé que pour l'année 2009, l'Algérie est arrivée à «réduire sa facture d'importation des produits alimentaires, notamment les légumes secs, les céréales et le lait à raison de deux milliards de dollars». Interpellé sur la flambée des prix des produits agricoles, notamment ceux de la pomme de terre, le ministre a estimé que «pour réguler les prix des produits agricoles, il faut mettre en place un système de commercialisation moderne». Sur sa lancée, le ministre révèlera que la production de ce tubercule, durant l'année 2009, a été de 2,6 millions de tonnes, «soit une nette amélioration par rapport à l'année dernière», avant d'ajouter que la «disponibilité de ce produit est assurée». Le premier responsable du département de l'agriculture a espéré, pour l'année 2010, une hausse de la production estimée à 30%. Les petites bourses trouveront-elles alors leur compte? Pour le savoir, il faudra attendre la prochaine production.