Le nouveau responsable de la mission onusienne chargée du conflit du Sahara occidental, la Minurso, Abdel Aziz Hany, effectue une tournée de reconnaissance avec les différentes parties concernées. Après une visite de deux jours à Rabat et El Ayoune, le nouveau représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara a atterri dimanche dernier, à Tindouf dans l'optique de prendre connaissance de la situation des réfugiés dans les camps installés sur le territoire algérien. «Cette tournée entre dans le cadre de ma nouvelle nomination, depuis un mois, à la tête de la Minurso. C'est une visite de courtoisie dont le but est de faire connaissance avec les personnes que je côtoierais durant mon mandat. Connaître les différents avis et écouter les gens sans prendre position», explique M. Hany. «Je ne prétends pas avoir pu me forger une opinion en deux jours. Surtout que mon rôle n'est pas politique. Mais j'ai écouté les gens à Rabat, à El Ayoune, puis aujourd'hui (dimanche) à Tindouf, demain (lundi) dans les camps de réfugiés et je vais effectuer une visite officielle à Alger puis à Nouakchott et, très probablement, prochainement à New York», poursuit-il. Pour le nouveau responsable, la mission onusienne pour l'organisation du référendum fait de son mieux pour mettre un terme au conflit «le plus tôt possible». «La Minurso, dans le cadre de ses prérogatives limitées, en étroite collaboration avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, l'envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross, et les pays membres, tente de redynamiser les négociations entre les belligérants afin de régler le conflit et réduire autant que possible la souffrance des gens», plaide-t-il. Revenant sur sa visite à Rabat et El Ayoune, M. Hany insiste : «J'ai entendu des personnes prêtes à dialoguer. Il y a une volonté d'engager les négociations officielles et non-officielles sous l'égide de M. Ross et de l'ONU, des deux côtés. Je n'ai senti ni de réticences ni d'intransigeances. Il est vrai qu'à Rabat on n'a pas la même perception des choses que les Sahraouis, sinon le conflit serait réglé depuis des lustres, mais j'ai vu des gens prêts à négocier. Et cela c'est à Christopher Ross et nos confrères de les prendre en considération.» D'ailleurs, M. Hany informe que l'envoyé spécial de l'ONU, M. Ross, a effectué une réunion en Autriche et présentera prochainement ses «conclusions». Le nouveau responsable de la Minurso se dit donc optimiste quant à la tournure que prennent les évènements et se refuse à toute opinion politique qu'il juge nuisible dans le cas de négociations sensibles. Mais il se dit convaincu qu'avec l'intervention du SG de l'ONU, de Christopher Ross et des pays membres de la Minurso «une solution politique au conflit du Sahara occidental existe». Quant à une probable nouvelle tournée de M. Ross dans la région, l'intervenant déclare : «Pour l'heure, il est impossible de répondre à cette question. Il y a un travail en cours et on souhaite que tout le monde l'accepte.» Il affirme, toutefois, que le fait qu'il soit arabe et africain est un atout supplémentaire pour mieux saisir les revendications et rapporter le plus fidèlement possible les messages des belligérants. Sorti du siège de l'Union des femmes sahraouies au camp de réfugiés dit «Camp 27» à Tindouf, dimanche dernier, Abdel Aziz Hany s'est rendu, hier, dans les autres camps pour s'enquérir de la situation des réfugiés avant de rallier Alger puis Nouakchott.