De notre envoyé spécial aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf Samir Azzoug Le président de l'Assemblée populaire nationale, M. Abdelaziz Ziari, a effectué hier une visite officielle, la première du genre, au camp de réfugiés sahraouis à Tindouf. «Cette visite exprime avec sincérité la solidarité du peuple algérien et de ses élus avec le peuple sahraoui dans sa résistance», a expliqué M. Ziari. Coïncidant avec la venue du représentant personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental et nouveau responsable de la Minurso, M. Abdel Aziz Hani, et à quelques semaines de la rentrée de Aminatou Haidar chez elle, la visite de Ziari a été accueillie avec une grande satisfaction par les responsables du Polisario. Au cours d'une réception populaire organisée dans une école du camp de réfugiés d'El Ayoun, le président de l'APN a réitéré l'attachement du peuple algérien et de ses représentants à la cause sahraouie. «C'est une cause sacrée pour les Algériens. Car nous savons ce qu'est la colonisation. A nous aussi, on avait proposé l'autonomie, promis des programmes de développement. Quelles que soient sa langue ou sa religion, un colonisateur reste un colonisateur. Nous sommes aux côtés du peuple sahraoui quels que soient ses choix envers et contre tout. C'est une cause juste. Nous le soutenons dans sa démarche légitime de revendication de ses droits. L'autodétermination sans condition dans le cadre des résolutions internationales», a-t-il affirmé. Le point crucial de la visite du président de l'APN est la signature d'un nouveau protocole de coopération avec l'Assemblée populaire sahraouie dans l'optique de renforcer les échanges entre les deux assemblées. «On a proposé aux parlementaires sahraouis toute notre assistance et tous les moyens dont dispose l'APN qui est à leur service», a-t-il annoncé au siège provisoire de l'Assemblée populaire sahraouie à Rabouni (le siège permanent est prévu à Tifariti). Ces dernières semaines, la cause sahraouie connaît un nouveau souffle grâce au courage et à l'abnégation de la militante Aminatou Haidar. Une grève de la faim qui a soulevé l'indignation du monde entier et sensibilisé les autres peuples à la cause. «L'action de Madame Aminatou Haidar a été plus marquante que tout ce qui a été réalisé depuis 18 ans», a déclaré M. Bachir Sayed El Wali, membre du Polisario. «La bataille de Mme Haidar a porté un coup dur au régime marocain. Cela a eu pour répercussion la tombée du masque marocain qui apparaît aujourd'hui sous sa véritable nature de colonisateur. Les Marocains ne sont plus dignes de coopérer avec l'Union européenne tant qu'ils ne respectent pas les droits de l'Homme. La proposition de l'autonomie est une utopie stérile. Plus que cela, le lobby espagnol, qui soutient le royaume, a reçu une véritable gifle. Il est temps de faire payer aux Espagnols les atrocités commises sur le peuple sahraoui. Des personnes ont été vendues comme de la marchandise, les Espagnol sont tenus d'indemniser les Sahraouis», renchérit Bachir Moustapha Essayed, coordinateur des branches politiques du Front. Devant cette nouvelle donne qui booste la volonté des Sahraouis, il soutient que «le terrain est propice, sur la scène internationale, pour accepter nos revendications. A commencer par la libération des prisonniers politiques, à leur tête les sept héros. Le mur qui sépare les familles dans le Sud doit être détruit et la Minurso doit reprendre ses forces et se renforcer par une police onusienne. Il faut une force pour protéger les droits de l'Homme». De son côté, le Premier ministre sahraoui demande à «l'Union européenne, présidée actuellement par l'Espagne, et à l'ONU d'exercer des pressions sur le régime marocain afin qu'il reconnaisse la légitimité de l'autodétermination du peuple sahraoui». Après le siège de l'Assemblée populaire nationale, M. Ziari s'est rendu à la présidence sahraouie pour rencontrer le président du Sahara occidental, M. Mohamed Abdelaziz.