Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Constantine A. Lemili à Constantine, jusqu'en fin de matinée d'hier, aucun présumé supporter de l'EN ne s'est présenté au comptoir de l'ONAT pour solliciter la vente d'un billet à destination de Luanda. Toutefois, beaucoup de personnes ont demandé des informations sur les conditions offertes par l'office, notamment en matière de modalités pratiques de déplacement sur place. Etait-ce par curiosité ou pour chacun des potentiels candidats d'avoir leur propre idée sachant que les médias, dans des versions contradictoires à souhait et loin de faire dans le discernement, ont plutôt brouillé les cartes et n'ont finalement pas été d'une grande aide ? Au niveau de l'ONAT, l'agent avec lequel nous nous sommes entretenu est formel : «Je ne crois pas franchement qu'il y ait un seul Constantinois qui accepte les conditions proposées». Deux personnes, un couple, un maigre échantillon certainement mais qui renseigne du moins sur les velléités des uns et des autres de «se dire partant». En fait, celui-ci était là dans le but de faire une surprise à un de ses enfants en prenant option, une possibilité plutôt refroidie, car l'homme nous dira : «Ce n'est qu'une idée lancée comme ça dans l'air. Il n'y a rien de certain et très franchement entre le cadeau que nous voulons offrir à l'un des enfants et notre appréhension à le voir partir vers un pays d'où ne nous viennent pas que les meilleures nouvelles, nous ne vous dirons jamais assez notre hésitation.» Son épouse enchaîne tout de go : «Non, c'est certain qu'il serait préférable de suivre les matches de l'équipe algérienne à la télévision. Disons que ce n'est peut-être qu'un sursis pour l'Afrique du Sud… Mais d'ici là, nous verrons». D'autres jeunes emboîtent le pas à ce couple, mais, comme nous l'affirmait l'agent de l'ONAT, ce serait plus par curiosité et le besoin de frimer.Enfin, à hauteur de l'agence commerciale d'Air Algérie, M. Saadi, chef de service, nous dira que l'agence «a jugé plus judicieux de donner la latitude à l'ONAT de prendre en charge les billets, histoire de ne pas disperser l'effort et l'action et surtout mieux cerner la demande en la concentrant dans les mains d'un seul opérateur. Comme vous devez certainement le savoir, les agences privées ayant décliné leur participation. Enfin, je ne crois pas personnellement et par expérience (28 ans de boîte) à ce déplacement parce que, quelque part, il est mal parti. Par ailleurs, il se pose maintenant cette question au sujet de vaccins qu'il faut, semblerait-il, faire impérativement à Alger. Ensuite, les gens ne savent même pas comment cela se passe pour l'obtention du visa. Je pense que le billet d'avion aurait dû être laissé en dernier par rapport aux deux actes que je vous ai cité précédemment. Car il faudrait savoir qu'un billet vendu, plus particulièrement ce type de billet et dans ces conditions exceptionnelles, n'est pas remboursable au cas où le voyage est annulé et peu importe les raisons».Résultat des courses : tout ça pour ça, sommes-nous tenté de dire. Enfin, pour l'anecdote, nous avons appris quand même qu'un supporter fera le déplacement, en réalité il est déjà en Angola depuis près de quatre jours. Il s'agit d'un certain Bouras Mohamed, un fanatique du ballon rond qui a l'habitude d'effectuer des déplacements pour suivre n'importe quelle équipe algérienne engagée dans des coupes continentales, plus particulièrement l'ES Sétif. C'est, diront des personnes qui le côtoient «une sorte de Marco Polo du ballon rond».