Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Constantine A. Lemili Elles vont de 60 000 à 570 000 en passant par… admirez la précision 500 537,19 dinars, les subventions consenties par la direction des affaires éducatives, culturelles et sportives de la commune de Constantine. Et pour qu'il n'y ait pas méprise, soulignons tout de même que, par sportives, il n'y a surtout pas lieu d'imaginer que les clubs de football appartenant aux différentes ligues en fassent partie. Globalement, l'APC subventionne donc à hauteur de près d'un milliard si ce n'est plus parce qu'il y a «possibilité d'aider indirectement et parfois exceptionnellement des associations qui en feraient la demande. La subvention peut se présenter sous différentes autres formes. Lesquelles, n'empêche, ont leur évaluation matérielle, financière», soulignera un élu de l'APW.Difficile, a contrario, de quantifier sur le terrain l'impact des 62 associations ayant bénéficié de l'assistance financière de la commune, des associations dont les activités, très souvent, se chevauchent ou ne sont que ponctuelles. Ce qui semble indiquer que la subvention n'est accordée qu'après coup. Donc en dehors de tout programme même si les subventions ne sont validées que par délibération. Dans ce cas d'espèce, la validation intervient, bien entendu, souvent a posteriori. Il est d'ailleurs loisible de comprendre que subventionner avant terme pour un montant de 500 537,19 dinars une association relèverait littéralement du don de voyance. Sur les deux ou trois associations ayant engagé des actions et organisé des activités publiques et aux quelles il nous a été donné l'heur d'assister, la modique subvention annuelle (100 000 DA) a, vraisemblablement, juste servi à l'impression des invitations, prospectus et éventuellement la prise en charge de la collation si tel était le cas. Il est toutefois difficile d'expliquer la destination des 60 000 DA accordés à l'association cinéma amateur «Afrah» pour la commémoration des festivités du 1er Novembre si tant est qu'elle ait fait partie de l'événement. Plus illustratif est le cas de l'APNE (Association pour la protection de la nature et de l'environnement) dont il est de notoriété publique qu'elle n'émerge que le 5 juin de chaque année. Il n'est pas ardu d'en deviner les raisons.Est-ce cet ésotérisme autour de la gestion du mouvement associatif dont l'allégeance aux pouvoirs publics est criante qui fait que les services administratifs de la wilaya (DRAG) et des différentes communes s'opposent à communiquer sur le sujet et encore plus s'il est question de connaître la nature des subventions et des associations qui en bénéficient régulièrement ? En tout état de cause, posée sérieusement, la question n'a pas de réponse même si elle doit servir à un thème de recherche universitaire.La mésaventure a été vécue des semaines durant par deux étudiantes dont le thème de soutenance de fin d'études est justement «les associations locales dans la gestion de la ville». Et en ce cas d'espèce la ville du Khroub. Quoi que nanties d'un document officiel délivré par le «département gestion et techniques urbaines» de la faculté des sciences de la terre, de géographie et de l'aménagement du territoire, les deux étudiantes ont rencontré les plus vives résistances quant à l'accès à des informations sur le mouvement associatif. Perdues dans les méandres de l'administration locale, elles feront les frais du refus catégorique des responsables à tous les niveaux au motif que lesdites informations appartiendraient au secret confidentiel alors que les subventions sont débattues publiquement lors des sessions communales ordinaires. Le mouvement associatif reste une nébuleuse au centre de tous les enjeux au niveau de la wilaya de Constantine. Les turbulences vécues par la coordination locale et plus particulièrement ses bisbilles, largement rapportées par les médias, avec le wali témoignent, on ne peut mieux des desseins des uns et des autres pour le contrôle de la société civile. Une société civile qui, au demeurant, est aux antipodes de tous les calculs parce que convaincue que son bien-être et l'amélioration de son cadre de vie sont bien loin de constituer le souci majeur des antagonistes évoqués.