La violence intercommunautaire en République démocratique du Congo continue de faire de victimes par centaines, aggravant davantage le flux de réfugiés vers les pays voisin. Selon le Haut- Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, la prise en charge de plus de 107 000 déplacés de la RDC au pays voisin, le Congo, devient une missionde plus en plus difficile en raison de l'augmentation des besoins en secours médicaux et en nourriture de ces ressortissants, pour la plupart des personnes âgées, des femmes et des enfants. Ces derniers ont fui depuis novembre dernier les violences qui ont éclaté entre les tribus Enyele et Muzaya qui se disputent le droit à la terre et à la pêche. «Les besoins sont énormes. On va lancer très bientôt un appel international. On a besoin de fonds, de logistique, de nourriture», a déclaré hier à des journalistes le représentant du HCR au Congo, Stephan Grieb. «Il y a beaucoup de réfugiés, 107 000 à l'heure actuelle», a-t-il précisé. Un précédent bilan du HCR faisait état de la présence de plus de 84 000 déplacés au niveau des ces camps qui ne disposent pas de suffisamment de capacités matérielles, financières et humaines. «Certains parmi les nouveaux arrivants […] avaient fui à cause des miliciens Enyele, qui, à la fin du mois d'octobre dernier, ont lancé une attaque, tuant et blessant un nombre important de personnes dans la région de Dongo. […] D'autres sont arrivés depuis des zones où des combats se déroulent actuellement où ils ont indiqué qu'ils redoutaient la contre-offensive du gouvernement. Dans une dernière vague d'arrivées, parmi des personnes ayant été récemment blessées par balles ont été enregistrés neuf cas de viol, dont trois sur des filles de moins de 18 ans», avait indiqué un rapport du HCR datant du mois de novembre 2009. Si «en fin d'année, on entendait encore des coups de canon, d'armes lourdes le long du fleuve Oubangui» qui marque la frontière entre le Congo et la RDC, la situation est maintenant «calme», a ajouté M. Grieb. L'envoi par Kinshasa de renforts militaires a permis de rétablir le calme et de reprendre le contrôle de la situation mais cela n'a pas ralenti le flux de réfugiés qui sont éparpillés sur 500 km le long des rives de l'Oubangui. Selon des chiffres officiels, les violences ont fait au moins 270 personnes tuées, dont 187 civils, et plus de 150 000 déplacés à l'intérieur de la RDC et au Congo. Selon le HCR, 15 000 personnes ont aussi fui vers la Centrafrique. Mi-décembre, l'agence onusienne avait fait part de ses difficultés à venir en aide aux réfugiés, difficilement accessibles, installés dans des conditions très précaires et menacés notamment de contracter la malaria et des maladies respiratoires ou diarrhéiques. Le conflit qui frappe la RDC a coûté la vie à 5 400 000 personnes depuis 1998 et il continue d'être la cause, directe ou indirecte, de la mort d'au moins 45 000 personnes chaque mois, selon l'Union européenne. L. M.