Des banques algériennes se constituent en pools pour financer des mégaprojets dans les secteurs de l'énergie et de l'hydraulique, entre autres. La BEA, par exemple, est dans cette dynamique depuis un certain nombre d'années. Elle est sur dix grands projets pour un apport financier estimé à 151 milliards de dinars. Il s'agit en fait de cinq stations de dessalement de l'eau de mer, trois centrales électriques, dont celle de Hassi R'mel, et deux usines d'ammoniac. C'est ce qu'a avancé son PDG, Loukal, présent à un séminaire international consacré au financement des mégaprojets en temps de crise, tenu lundi dernier à l'hôtel El Aurassi. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a intégré également ce type de financements dans son agenda. Il participe à une quinzaine d'opérations de financement «Project financing» pour un apport global de plus de 257 milliards de dinars répartis sur sept stations de dessalement (42,07 milliards DA), cinq centrales électriques (147,48 milliards DA) et deux unités d'ammoniac (66,52 milliards DA). Cette formule de financement n'est cependant pas aussi répandue que le souhaitent les banquiers ; elle reste limitée à quelques secteurs. Aussi, des financiers émettent le vœu qu'elle soit développée et mieux adaptée à l'évolution de l'économie nationale. Le PDG de la BEA propose à ce sujet l'adoption par les autorités financières d'une réglementation «plus souple» avec une meilleure automatisation des transferts financiers ainsi que la formation sur ce mode de financement au profit des banquiers et des managers des entreprises. Il a aussi jugé intéressant la création d'un pôle bancaire dédié aux grands projets en intégrant les banques privées. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) était également de cette rencontre. Reda Hamiani a noté, lui, que continuer à financer des projets sur fonds publics risque de «peser lourdement» sur le Trésor public, plaidant pour «un tri de projets» à financer par le budget de l'Etat selon les priorités et d'encourager, parallèlement, de nouveaux modes de financement comme le «Project financing» ou le marché financier. La Banque mondiale s'est fait également représenter à cette réunion. Son délégué à fait une logue communication au cours de la quelle, il a souligné que l'institution dont il est membre couvre cinq projets de taille moyenne en Algérie. Il a parlé du risque pays et a fait remarquer que dans certains pays il est des investisseurs étrangers qui ne souhaitent pas s'engager dans des projets sans la garantie de la banque mondiale. Y. S.