Contrairement au Maroc et à la Tunisie, l'Algérie n'arrive toujours pas à développer le secteur de la sous-traitance. Pourtant, le marché est porteur compte tenu du coût de la main-d'œuvre et de l'énergie. L'exemple de la Tunisie, qui a acquis seize Airbus en échange de la fabrication de pièces chez elle, et celui de l'Algérie qui importe annuellement une moyenne de 4 à 5 milliards de dollars en pièces de rechange et fournitures dans le secteur des hydrocarbures, illustrent parfaitement la différence de taille entre les politiques mises en œuvre par ces deux pays. Les spécialistes en la matière soutiennent que le manque d'adhésion des grandes entreprises et l'absence de politique durable pour la survie des PME ne favorisent guère l'épanouissement de la sous-traitance. Que ce soit dans les hydrocarbures ou dans d'autres secteurs, le constat est le même : alors qu'on parle du patriotisme économique tous azimuts, certains organismes et grandes entreprises font travailler les étrangers, entre autres des Chinois et des Egyptiens, en tant que sous-traitants, au détriment des sociétés algériennes. En effet, le nombre d'entreprises algériennes travaillant dans la sous-traitance, notamment dans le sud du pays, dans les secteurs des hydrocarbures et du catering, se comptent sur les doigts d'une seule main. Pourtant, tout le monde sait que le développement du secteur de la sous-traitance en Algérie est jugé primordial pour la croissance industrielle. Le cas de Sonatrach est illustratif à plus d'un titre. Les spécialistes en la matière ont indiqué que cette société peut contribuer, d'une façon directe ou indirecte, à la promotion des PME, et mettre également fin aux 5 milliards de dollars de pièces de rechange et de fournitures importées annuellement. Mais mieux vaut tard que jamais, d'autant que, selon son P-DG, elle envisage de soutenir et d'accompagner les petites et moyennes entreprises (PME) pour les encourager à se lancer dans le domaine de la production de pièces de rechange industrielles. «Sonatrach envisage le soutien et l'accompagnement d'un nombre important de petites et moyennes entreprises [PME], pour les encourager à s'introduire dans le domaine de l'industrie de pièces de rechange, quantitativement et qualitativement, répondre aux besoins du groupe et développer ses investissements», a précisé, lundi dernier, Mohamed Meziane, dans une déclaration à l'APS. Meziane a ajouté que Sonatrach disposera de mécanismes à même d'encourager l'industrie nationale de la pièce de rechange et de renforcer les investissements et les projets de partenariat dans ce domaine, ajoutant qu'elle dispose d'une «stratégie prometteuse pour concrétiser cet objectif». Le premier responsable du groupe Sonatrach a souligné que les filiales et les activités industrielles de Sonatrach ont besoin d'une grande capacité de production locale de pièces de rechange industrielles, eu égard à la diversité et le développement des actions d'investissement concrétisées et la hausse des coûts d'importation de pièces de rechange. Et d'ajouter que le rythme de croissance que connaît le secteur de la PME en Algérie «incite à l'orienter vers des industries utiles qui nécessitent une dynamique pour l'économie nationale». M. Meziane a également souligné que des repères stratégiques sur lesquels doit compter le groupe Sonatrach pour développer l'industrie des pièces de rechange industrielles en Algérie seront recherchés lors des travaux du premier forum international sur les pièces de rechange industrielles, qui sera tenu en février prochain à Alger. S. B.