En Football, rien n'est fortuit. Tout effort se paie, toute bêtise aussi. Pour faire bonne figure lors d'un tournoi continental d'une importance cruciale que celui de la CAN, une phase de préparation s'impose. C'est là une lapalissade que même le plus ignare des mortels pourrait comprendre. Or, au niveau du staff de l'équipe nationale et de la FAF, la logique semble suivre une autre boussole : soit qu'il ne fallait surtout pas se mêler des affaires des responsables des Verts, soit que chacun s'occupe de son travail, nous a-t-on dit. Malgré tout, la débâcle face au Malawi exigeait des explications. Et celles-ci ont été rapidement fournies par Saadane : à l'entendre, c'est la chaleur qui a bousillé notre équipe. Eh bien oui ! Le climat n'était pas en notre faveur ! Pour convaincre les Algériens, Saâdane n'a pas usé d'économie de langage pour faire passer la pilule. Jugez-en. «Je pense que programmer un match de Coupe d'Afrique dans ces conditions [climatiques] et de surcroît à 15h, ce n'est pas évident [pour les joueurs]. Je pense que la CAF doit revoir sa programmation. On n'était pas présents dans le match parce que les joueurs n'arrivaient pas à réagir sur le terrain à cause de la chaleur et du taux très élevé d'humidité, lesquels nous ont énormément gênés. Avant le 1er but du Malawi qu'on a encaissé sur une faute grossière, il n'y avait pas grand chose dans le match, à part quelques escarmouches. Pour preuve, Matmour, d'habitude étincelant, n'a été que l'ombre de lui-même. C'est d'ailleurs le cas de toute l'équipe. Je pense que les conditions climatiques ont constitué un frein pour nous. Nous avons offert beaucoup de cadeaux à l'adversaire, notamment sur deux buts. A ce niveau là, on le paye cher. Le Malawi mérite sa victoire, il a bien su gérer ce match. Il est habitué à ces conditions climatiques, ce qui n'est pas le cas de nos joueurs qui évoluent en Europe». Le voilà donc le discours de l'homme entre les mains duquel se trouve la destinée de notre équipe nationale. Alors que son équipe a été largement laminée, le «cheikh» des entraîneurs n'a pas trouvé mieux pour justifier cette déconfiture que les conditions climatiques «difficiles», conditions auxquelles, rappelons-le, ont été confrontés également les Malawites. Et ces derniers ont réussi tout de même à inscrire pas moins de 3 buts. Mieux encore : «Le Malawi nous a été supérieur sur tous les plans. Ça, c'est une certitude ! Il nous a empêché de développer notre jeu en plus de son efficacité en attaque. C'est une équipe qui pourrait créer la surprise lors de cette compétition et aller très loin», a déclaré tout de go, à ce propos, le défenseur Samir Zaoui. L'humidité, la chaleur, l'Algérie n'est pas étrangère à ce climat. Sur la pelouse, la moyenne de la température avoisinait les 33 degrés avec un taux d'humidité de 80%. Est-ce une température extraordinairement élevée ? Certainement pas, d'autant plus que le soleil est encore plus dur dans notre pays en été. Plusieurs de nos joueurs ont joué en Afrique australe lors des phases éliminatoires combinées. Ils ont réussi même à s'imposer durant le même créneau horaire en Zambie dans des conditions climatiques similaires. C'est dire donc que les conditions climatiques ne peuvent en aucun cas expliquer la tournure dramatique du match livré contre le Malawi. Alors pourquoi Saadane use-t-il d'un tel argument après une telle humiliation ? La fuite en avant, c'est là une stratégie pour laquelle a visiblement opté notre sélectionneur. Une manière d'agir certainement plus facile que celle, plus appropriée en de telles circonstances, que lui dicte son devoir de coach. En effet, il est de ses obligations de fournir des réponses aux questions des Algériens. Ces derniers se demandent pourquoi nos joueurs ont été si faibles techniquement et si mous dans leur jeu. L'Algérie, 26e nation mondiale et qualifiée pour la Coupe du monde 2010, la formation a montré de nombreuses lacunes techniques, éprouvant beaucoup de difficulté à construire le jeu face au petit poucet de cette CAN, c'est le constat que la presse internationale a dressé à l'unanimité. Les techniciens les plus avertis ont noté aussi l'absence d'un sursaut de la part de notre coach, Rabah Saadane, qui n'a même pas bougé le petit doigt pour réadapter sa stratégie de jeu. Preuve en est : alors que l'Algérie était menée deux buts à zéro, notre défense est restée composée de trois défenseurs jusqu'à la fin du match. La tactique de jeu 3-5-2 a encore une fois prouvé son inefficacité car elle ne colle guère au style algérien. Saadane ne l'a-t-il pas remarqué ? Mais a-t-il remarqué d'abord que notre équipe n'était guère préparée pour cette CAN ? Hier, tout le monde a découvert que le choix de se préparer en France, où le froid sévissait, pour partir ensuite en Angola, climat chaud et humide, était une monumentale bêtise. Une bêtise qui a couté cher à l'équipe nationale. Gageons que cela ne se reproduira plus… A. S.