Vingt-six ONG sahraouies ont demandé à l'Union européenne (UE) de modifier sa politique de pêche et d'appeler ses pêcheurs à respecter le droit international. Dans une lettre adressée au commissaire Joe Borg, membre de la commission chargée des affaires maritimes et de la pêche, les organisations sahraouies ont rappelé que «l'UE pêche actuellement illégalement dans les eaux au large des côtes du Sahara occidental». Les ONG expriment quatre principales revendications. Elles notent d'abord qu' «aucun accord de pêche dans les territoires occupés ne devrait être signé avec la puissance occupante, au mépris des souhaits et des intérêts des peuples des territoires». Aucun accord de pêche ne devrait être conclu avec les gouvernements étrangers, couvrant des territoires maritimes sur lesquelles ils n'ont pas d'autorité maritime, soutiennent-elles en deuxième lieu. Dans le cas de la conclusion d'accords dans lesquels les ressources halieutiques d'un territoire, illégalement occupé ou d'un territoire non autonome d'administration, sont en danger d'être exploitées en violation du droit international, toutes les mesures doivent être prises pour éviter une telle éventualité, écrivent-elles, dans leur troisième revendication. «Cela doit être fait en examinant si les activités respectent les désirs et les intérêts de la population du territoire. Une stratégie claire et transparente doit être présentée pour s'assurer que les populations de ce territoire sont réellement consultées et qu'elles donnent leur consentement à ce processus», expliquent-elles encore dans leur missive. Enfin, dans la quatrième et dernière requête, les ONG sahraouies réclament fermement à l'UE d'«exclure clairement et explicitement les eaux du Sahara occidental de tous les accords de partenariat de pêche (APP) avec le Maroc». Rappelons que l'UE a clos la réception des recommandations pour sa nouvelle politique de pêche, le 31 décembre dernier. La Suède a voté contre cet accord en raison du manque de précision quant au territoire d'application. Un accord, explique-t-on, qui porte un «triple préjudice» au peuple sahraoui, tant sur le plan du règlement du conflit, celui de l'économie qu'en matière des droits de l'Homme. Ils ont estimé que l'accord enfreint la légalité internationale et retarde, de ce fait, le processus de paix. A noter que ces 26 organisations qui ont saisi l'UE représentent pratiquement tous les groupes de la société civile sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés en Algérie. G. H.