Après une semaine de grève de la faim observée au siège national du Snapap à Alger, et en dépit de leur état de santé qui se dégrade de jour en jour, les 25 enseignants contractuels, dont 18 femmes, représentant plusieurs wilayas du pays, n'arrivent toujours pas à comprendre le mutisme qu'observe le ministre de l'Education nationale face à leurs revendications. En effet, selon Mme Meriem Maarouf, porte-parole du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC), le mouvement de protestation a été déclenché pour porter haut les revendications des 45 000 enseignants contractuels. «Nous revendiquons l'intégration des contractuels dans leurs fonctions, la réintégration des enseignants révoqués abusivement, la titularisation des enseignants contractuels après une année de travail, le paiement des arriérés de salaires et le rétablissement de la prime annuelle», a affirmé Mme Maarouf. Par ailleurs, Nacéra Ghozlane, secrétaire générale du Snapap, nous a déclaré avoir appris avec étonement les propos du ministre de l'Education sur les enseignants contractuels. «M. Benbouzid a déclaré que les contractuels sont des suppléants qui remplacent des enseignats en congés de maternité ou en congé de maladie, alors que la majorité de ces enseignants sont là depuis 15 ans», nous a déclaré la responsable du Snapap et de s'interroger : «Est-il possible de réussir des réformes avec des enseignants contractuels, sachant que c'est eux qui assurent l'enseignement pour les classes terminales ?» Une question toute légitime lorsqu'on sait que les enseignants contractuels ont été mobilisés pour la correction du bac 2008. Au sujet de leur recours à la grève de la faim, les protestataires nous ont expliqué que cette action est le dernier recours après les rassemblements organisés devant le palais du gouvernement et des directions de l'éducation. Pour élargir le mouvement de protestation, les enseignants contractuels organisent aujourd'hui des rassemblements au niveau de toutes les wilayas devant les directions de l'éducation. Les enseignants contractuels nous ont affirmé leur détermination à continuer leur combat malgré la détérioration de leur état de santé et ce, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. «Nous allons poursuivre le mouvement jusqu'au bout. En dernier recours, nous allons déposer plainte contre le ministère de l'Education nationale au niveau du Bureau international du travail [BIT]», nous a déclaré la porte-parole des grévistes. Ces derniers ont annoncé la mise en place d'une commission nationale de soutien au mouvement de grève. La commission suivra de près le mouvement et sensibilisera les organismes de la soicété civile et les nouveaux diplômés. C. B.