Les Verts joueront gros ce soir. La réussite face au Mali est impérative. C'est quitte ou double. Evidemment, l'équipe nationale doit absolument empocher les trois points de la partie si elle compte rester en course dans cette passionnante phase finale de la CAN. Seule la victoire compte. Les joueurs en sont pleinement conscients. Le coach également. Les athlètes, après le désastre amèrement vécu face au Malawi, ont promis de se racheter. Reconnaissant leur mollesse au premier match, Ziani et ses coéquipiers jurent de donner face aux Aigles du désert la pleine mesure de leur talent. Le staff technique s'est aussi implicitement remis en cause en s'engageant à opérer les changements tactiques nécessaires pour effacer le revers de lundi dernier. «On va faire tourner l'équipe», annonce Rabah Saadane, en laissant entendre que la composante qui sera alignée d'entrée de jeu connaîtra les changements qui s'imposent. Le choix très discutable de l'effectif titularisé lors de la première confrontation a été sérieusement critiqué par tous les professionnels et les spécialistes du ballon rond. Il n'est pas question, ici, de sympathie pour tel ou tel joueur mais d'une analyse très objective des qualités de tout un chacun. Sachant pertinemment que la morphologie et l'âge d'un joueur comme Rafik Saïfi ne lui permettent pas de tenir 90 minutes de jeu, et de surcroît dans des conditions «extrêmes», on estime à l'unanimité que le cheikh avait commis ici une méprise de taille. Le sociétaire du club qatari d'El Khor reste cependant un grand technicien qui aurait mieux servi comme joker durant le dernier quart d'heure de la partie. Le buteur du championnat national Ziaya et Abdoun étaient manifestement plus indiqués à ce poste pour porter assistance à un Ghezzel en pleine forme. Le remplacement du stoppeur Antar Yahia (toujours convalescent) par le Chélifien Zaoui n'a pas été judicieux non plus. Les flottements constatés dans le compartiment défensif sont à mettre sur le compte de l'incompatibilité de ce dernier avec le trio constitué par Halliche, Bougherra et Belhadj. Les observateurs suggèrent, dans ce cas, l'alignement de Laïfaoui comme doublure à Yahia. Le Sétifien avait déjà prouvé de quoi il était capable en prenant la place de Halliche lors du mémorable derby face à l'Egypte au Cairo Stadium. Au milieu du terrain, le capitaine Mansouri, visiblement mal en point, avait beaucoup de mal à récupérer le ballon. On estime que Lemmouchia aurait peut-être assumé ce rôle en apportant un plus à Ziani qui s'est relativement bien acquitté de sa tâche. Pour la Coupe du monde, qui pointe à l'horizon, on devrait à ce niveau précis repenser sérieusement au dossier Lahcen. Dans le bloc offensif, Matmour s'est à l'évidence mal acclimaté aux conditions météorologiques angolaises. Sa prestation face au Malawi n'a pas convaincu. Bezzaz ou même Bouazza peuvent y suppléer. Pour le keeper Chaouchi, on est nombreux à lui conseiller de tempérer ses ardeurs pour ne pas se compromettre dans des interventions hasardeuses. Voilà, en gros, les remarques qui ont été formulées sur cette question hypersensible de la composante. L'entraîneur Rabah Saadane s'est formellement engagé à revoir sa copie. Se réjouissant du changement de programmation horaire du derby Algérie-Mali en fin d'après-midi, le sélectionneur national a promis un sursaut d'orgueil. «Vous verrez, nous serons meilleurs», a-t-il dit pour exprimer toute sa détermination à rafler la mise ce soir à Luanda. K. A.