L'Agence nationale de l'emploi (ANEM) et la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) ont signé, hier, une convention de recrutement de jeunes demandeurs d'emploi au profit des structures relevant de la société de transport ferroviaire, en présence du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh et du ministre des Transports M. Amar Tou. L'objectif de la convention est de recruter 4 000 demandeurs d'emploi à l'horizon 2013 dont 2 500 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) et 1 500 autres selon la formule de recrutement dite classique, et cela à travers tout le territoire national. «La signature de cet accord entre dans le cadre de la stratégie nationale de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage. Grâce au programme de développement de la SNTF, l'entreprise offre 4 000 nouveaux postes pour des primo-demandeurs d'emploi, dont 500 jeunes diplômés sont déjà en poste, depuis décembre dernier», a déclaré le ministre du Travail. Concernant le processus de recrutement, M. Louh explique que la nouvelle stratégie de lutte contre le chômage comprend plusieurs dispositifs dont l'ANEM qui est l'instrument d'intégration pour les diplômés universitaires, de niveaux moyens et de jeunes sans qualification. S'agissant des modalités de recrutement, le ministre explique qu'au bout d'une année d'intégration, le bénéficiaire se verra titularisé et attribué un contrat de travail dans son poste. Avec la possibilité pour l'entreprise de jouir des subventions de l'Etat dans la prise en charge d'une partie des rémunérations qui sont de l'ordre de 12 000 DA pour la première année, 10 000 DA la seconde et de 6 000 DA la troisième. «Ce qui permet la création d'emplois et la formation de jeunes», argumente M. Louh. Revenant sur le bilan de la création d'emploi pour l'année 2009 à travers les différents organismes sous tutelle du ministère du Travail, il annonce un total de 523 000 postes dont 278 000 via le DAIP, 170 000 placements classiques par l'ANEM et 76 000 par les structures d'aide à la création d'emplois en l'occurrence l'ANGEM et la CNAC. Pour sa part, le ministre des Transports met en relief les efforts consentis d'une part par les pouvoirs publics et, de l'autre, par la SNTF pour redresser la société de transport ferroviaire. «C'est grâce aux plans de développement et de modernisation de l'entreprise qu'on a pu se permettre d'offrir 4 000 postes de travail permanents. Durant les différentes réunions au sein du gouvernement, les pouvoirs publics ont toujours répondu présent pour les requêtes de la SNTF. Dont les besoins de 1 000 ingénieurs par an», se félicite M. Tou. Tout en évoquant le recul des chemins de fer à cause des 512 actes de sabotage des infrastructures durant la décennie noire, ce qui a résulté par la baisse du nombre de voyageurs de 52 millions en 1990 à 23 millions fin 2008, et le transport de marchandises a régressé de 12 millions de tonnes à 6 millions de tonnes durant la même période, le ministre a affirmé que les pouvoir publics sont décidés à soutenir l'entreprise. «La SNTF a 14 milliards de DA de créances. Ces dettes sont gelées jusqu'en 2013. Si la société respecte ses engagements de performances, elles seront effacées», déclare M. Tou. L'entreprise a bénéficié de prêts pour des investissements très avantageux : un délai de remboursement de 40 ans, dix ans de différé et un taux d'intérêt de 1% pris en charge par l'Etat durant les dix premières années. Le ministre des Transports rappelle que l'entreprise, dans le cadre de sa modernisation et de son développement, installera quelque 6 000 km de nouvelles voies ferrées et s'attellera à moderniser 1 500 km sur les 3 000 existants à l'horizon 2015. S. A. Crise de la SNVI : Tayeb Louh dénonce une manipulation politique Interrogé sur le mouvement de protestation des travailleurs de la SNVI, en marge de la signature de la convention de recrutement entre l'ANEM et la SNTF, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale fait valoir la manipulation politique. «Il y a de la manipulation politique. Ce ne sont pas les travailleurs qui sont derrière les protestations», déclare le ministre. «Au moment où la SNVI a bénéficié d'un plan de redressement et d'un plan de charge. Au moment où la société est reconnue par ses activités, tout d'un coup le conflit éclate ! Il y a quelque chose qui cloche», poursuit-il. Sur les raisons de l'éventuelle manipulation, M. Louh soutient sans donner plus de précisions : «Certains veulent que l'Algérie reste un importateur de véhicules.» S. A.