“Ce qui se passe à la SNVI est de la manipulation politique, les travailleurs n'ont rien à voir avec ce mouvement de grève”. C'est ce qu'a estimé hier Tayeb Louh, en marge de la cérémonie de signature de convention de recrutement des demandeurs d'emploi entre l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF), au siège de l'entreprise, à Alger. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a ajouté qu'“il y a certaines personnes qui veulent que l'Algérie reste un pays importateur de véhicules. Ce n'est pas normal, après que l'entreprise eut profité d'un redressement et qu'elle est reconnue pour ses engagements”. Le ministre a assuré que, “dès demain, des négociations vont débuter entre différentes fédérations de l'UGTA et les travailleurs de la SNVI pour discuter des revendications des grévistes, entre autres la question des salaires”. Pour sa part, le ministre des Transports, Amar Tou, présent à la signature, a confié qu'“outre le recrutement, la SNTF a connu un redressement”. Il a expliqué également que “le montant du découvert de l'entreprise s'élève à 14 milliards de dinars. Ajoutez à cela le découvert de l'entreprise qui est gelé jusqu'en 2013 et si la société honore ses engagements, le découvert sera effacé”. Le ministre des Transports a fait remarquer que “la société a 40 ans pour payer ses dettes avec un taux d'intérêt de 1%, tout en précisant que c'est 10 ans après le crédit que la SNTF commencera à payer ses dettes et que d'ici là, c'est l'Etat qui prendra en charge le paiement des intérêts”. En outre, le ministre a fait savoir que cette politique entre dans le cadre du “renforcement du transport ferroviaire puisque le transport routier a dévoilé ses lacunes”. Parallèlement, M. Tou a fait part de son regret devant “le délaissement” que vit le transport ferroviaire, précisant que le nombre de personnes empruntant le train est passé de 82 000 dans les années 1990 à 23 millions en 2008 et le transport de marchandises est passé de 12 millions de tonnes en 1990 à 6 millions de tonnes en 2008, et durant la décennie noire 512 actes de vandalisme ont été commis contre le matériel de la SNTF. Concernant la convention signée entre l'Anem et la SNTF, elle s'inscrit dans le cadre du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). D'ici 2013, 4 000 jeunes diplômés et demandeurs d'emploi seront recrutés par la SNTF. Le ministre des Transports a affirmé que “ces emplois sont permanents et s'adressent à des jeunes universitaires”.