Un atelier d'étude et d'information sur le régime des sanctions contre Al Qaïda et les taliban, découlant de la résolution 1267 et des résolutions subséquentes du Conseil de sécurité des Nations unies, se tiendra aujourd'hui et demain à Alger. Selon un communiqué de la présidence de la République, rapporté par l'APS, cet atelier, organisé à l'initiative des autorités nationales concernées, avec le concours des Nations unies, notamment l'Equipe d'appui analytique et de surveillance des sanctions contre Al Qaïda et les taliban, est destiné aux représentants des départements ministériels et des institutions judiciaires, financières et sécuritaires. Ces dernières sont concernées par la mise en œuvre de sanctions comme le stipule la résolution onusienne 1267 qui a été, rappelons-le, adoptée en 1999. En vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies, il est imposé à tous les Etats de prendre trois séries de mesures à l'encontre des individus et entités dont les noms figurent sur la liste tenue et régulièrement mise à jour par le Comité des sanctions, quel que soit l'endroit où ils se trouvent : «Gel des fonds détenus par ces personnes et entités dans des banques ou toute autre institution financière, refus d'accès aux aéronefs et restrictions de déplacement par l'interdiction d'entrée ou de transit sur le territoire des Etats de toute personne figurant sur la liste du Comité des sanctions, embargo sur les armes et interdiction de tout approvisionnement, vente, transfert direct ou indirect d'armements ou de matériels militaires à ces individus ou entités.» La réunion d'aujourd'hui aura donc à prendre en considération la nouvelle liste d'individus concernés par les sanctions de la résolution 1267, mise à jour le 3 juillet dernier. Rappelons que, dans cette liste, quatre nouveaux noms de responsables d'Al Qaïda dans le Maghreb islamique (AQMI, ex-GSPC) ont été ajoutés. Il s'agit de Salah Gasmi, le responsable du comité d'information de l'AQMI ; de Yahia Djouadi, le chef de l'organisation dans la zone saharienne ; d'Ahmed Deghedegh, le responsable financier, et de Abid Hammadou, un autre haut responsable basé au Mali. Les avoirs de ces derniers ont été gelés, jeudi dernier, par le département américain du Trésor. Une décision qui a fait suite, entre autres raisons, aux dernières menaces formulées par l'«émir» national de l'ex-GSPC, Abdelmalek Droukdal, qui avait déclaré, dans une interview accordée au New York Times (début juillet), que l'organisation «n'hésitera pas à frapper les Etats-Unis quand nous le pouvons et où nous le pouvons, où que ce soit dans le monde». Pour l'Algérie, l'organisation de cet atelier d'étude et d'information sur le régime des sanctions contre Al Qaïda et les taliban s'inscrit dans une démarche logique, depuis son adoption de la résolution onusienne sur la lutte contre le terrorisme. Le pays a déjà pris des mesures pour coopérer activement avec les comités et autres organes d'appui technique au niveau des Nations unies en mettant en place, notamment, des structures de soutien juridique et judiciaire, administratives, sécuritaires et diplomatiques. D'ailleurs, c'est à Alger que le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme, devenu l'outil de la contribution de l'Afrique à l'application de la stratégie de la communauté internationale ainsi qu'à la mise en œuvre de la résolution onusienne, est installé. «L'Algérie ne rate pas une occasion pour pousser la communauté internationale à lutter contre ce phénomène et nous travaillons au niveau des Nations unies afin d'aboutir dans les meilleurs délais à une convention commune sur la lutte contre le terrorisme», avait insisté M. Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des affaires africaines et maghrébines, en marge du 4ème séminaire sur «la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord». H. Y.