Une vingtaine de spécialistes algériens de la lutte contre le terrorisme prendra part aujourd'hui et demain à un atelier de formation sur l'application des sanctions de l'ONU contre Al Qaïda. L'atelier, animé par deux experts onusiens, intervient quelques jours après l'entrée de cinq nouveaux noms de terroristes algériens sur la liste des criminels d'Al Qaïda établie par l'ONU. Celle-ci, en plus d'une vingtaine de terroristes déjà inscrits depuis des années, comporte trois organisations, dont celle de Droukdel, depuis une année. Deux experts onusiens animeront aujourd'hui et demain, à Alger, un atelier d'étude et d'information sur le régime des sanctions contre Oussama Ben Laden, Al Qaïda et les taliban, imposées à la suite de la résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations unies. Au moins une vingtaine d'experts algériens, relevant des secteurs de la justice, des finances et des services de sécurité, sont concernés par l'événement organisé à l'initiative de l'Algérie avec le concours de l'Onu, mais également du groupe d'appui analytique et de surveillance des sanctions contre Al Qaïda et les taliban, lit-on dans un communiqué rendu public par la présidence de la République. Créé en 1999, juste après les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya, le Comité des sanctions contre Al Qaïda et les taliban a élargi les actions à d'autres entités qui ont une relation de près ou de loin avec l'organisation de Ben Laden, après les attentats du 11 septembre 2001, aux USA. A cet effet, il tient à jour une liste récapitulative de 142 personnes associées aux taliban, 242 autres ainsi que 113 groupes liés à Al Qaïda, qui chaque année est réactualisée sur initiative des Etats. La dernière mise à jour a été effectuée le 3 juillet et a vu de nouveaux noms de terroristes algériens, faisant partie du GSPC, activant au nord du Mali. Il s'agit de Saleh Gacemi, natif de Biskra, Yahia Djoudi, dit Abou Ammar, originaire de Touggourt, Abdelhalim Remadna, de Biskra, et leur émir Abid Hamadou, dit Abou Zeid, qui activent dans la région du Sahel. Ces deniers ont été identifiés comme étant les auteurs de l'enlèvement des touristes autrichiens au sud de la Tunisie. Une liste d'une vingtaine d'autres terroristes algériens, parmi lesquels Mokhtar Belmokhtar, dit Abou Al Abbès, Ammari Saifi, dit Abderrazak El Para, Droukdel, l'émir d'Al Qaïda au Maghreb (introduit depuis une année), Djamel Lounici, ancien membre du GIA, Djamel Mustapha, Athmane Derramchi, Yahia Djouadi, Rachid Fettar, Kamel Djermane, Ali El Hait, El Hadi Bendebka et Ahmed Bendeghdagh (financier du GSPC). Dans la liste des groupes reliés à Al Qaïda, il y a bien sûr et depuis une année, Al Qaïda pour le Maghreb, dont les membres sont estimés à 700 éléments, le GIA et le DHDS ou Houmat edaawa essalafiya, composé, toujours selon la liste de l'ONU, d'une cinquantaine de terroristes et activant à l'ouest de la capitale. Les sanctions prévues par le comité de vont du gel des avoirs à l'interdiction de voyager, en passant par l'embargo sur les armes et les arrestations, dont l'application relève de ce comité de surveillance. Des individus ou groupes ayant des liens avec les taliban ou Al Qaïda, et dans six résolutions, le Conseil de sécurité a fait obligation aux Etats de bloquer leurs fonds, avoirs financiers ou ressources économiques, y compris les fonds provenant des biens leur appartenant ou contrôlés directement ou indirectement, d'empêcher leur entrée (ou transit) ou sur leur territoire, la fourniture, la vente et le transfert directs ou indirects d'armes et de matériels connexes de tous types, y compris l'équipement militaire et paramilitaire, ainsi que de conseils techniques, d'une assistance ou d'une formation portant sur des activités militaires. Pour mettre à jour cette liste et suivre l'application des mesures coercitives, le comité, avec la collaboration des autres organes d'appui technique de l'ONU, a participé à des ateliers d'information sur les procédures entrant dans le cadre de l'exécution de ces sanctions, et ce, dans plusieurs pays. Les travaux de l'atelier qui s'ouvrent aujourd'hui entrent dans le cadre de cette activité qui a pour objectif la consolidation des capacités de l'Algérie à faire face à ses engagements internationaux en matière de lutte contre le phénomène du terrorisme. Il est important de préciser que le comité est composé des 15 membres du Conseil de sécurité et se réunit régulièrement tant officiellement qu'officieusement. Présidé par H.E. Johan Verbeke, représentant permanent de la Belgique auprès des Nations unies, il a également comme mission l'examen des demandes de dérogation au gel des avoirs et à l'interdiction de voyager présentées et motivées par les Etats. Il rend compte au conseil de ses activités et lui présente des recommandations visant à améliorer le régime des sanctions ou à ajouter d'autres mesures. Ses travaux sont appuyés par le secrétariat de l'ONU par un appui fonctionnel et des services de secrétariat. Le comité est également assisté par l'équipe d'appui analytique et de surveillance des sanctions, composée d'experts indépendants, de spécialistes du contre-terrorisme, du financement du terrorisme, des embargos sur les armes, des interdictions de voyager et de questions juridiques connexes et il s'agira de nommer également le secrétaire général.