La Fédération nationale des journalistes algériens vient de prendre une initiative qui a de quoi donner de l'espoir à la corporation. Etablir un partenariat avec un collectif d'avocats pour défendre les droits des journalistes. Celui-ci a été signé hier à la maison de la presse Tahar Djaout, en présence de ce collectif constitué pour l'instant d'une dizaine d'avocats qui s'engagent à accompagner les journalistes algériens et notamment la Fédération nationale des journalistes algériens, affiliée à la Centrale syndicale UGTA, dans un processus d'organisation pour défendre leurs droits. Conflits de travail, délits de presse, harcèlements sur les lieux de travail, droits sociaux et économiques bafoués, autant de réalités qui ont poussé les membres de cette nouvelle structures syndicale à entreprendre une prise de contact avec des avocats, dont le coordinateur est Me Noureddine Benissaad, pour tenter de dresser un cadre juridique qui tend à protéger la liberté de la presse autant que les droits des journalistes. «Il s'agit d'une convention qui s'effectuera en deux phases», explique Maître Benissaad. D'abord, une approche préventive qui permette aux journalistes de mieux maîtriser les concepts juridiques et judiciaires qui leur manquent pour justement éviter de se retrouver devant les tribunaux. Là, une seconde phase, plus concrète, consistera à défendre les droits socio-économiques, et le droit d'informer en prenant comme référence les conventions et traités internationaux ratifiés par l'Algérie mais qui ne sont pas toujours appliqués par ignorance. La convention, signée hier en début d'après-midi, aspire justement à édifier un cadre juridique et pédagogique qui permette aux journalistes de mieux se défendre. Le document est composé de 8 articles portant sur la liberté d'expression, les droits de l'Homme, la diffamation, les conflits de travail, la préparation d'une conférence nationale portant sur la nature juridique des affaires des journalistes. Au vu de la grande instabilité qui règne dans la corporation, ce partenariat semble prometteur. Pour peu qu'il ne se limite pas au simple effet d'annonce. F. B.