Au coup de sifflet final du sud-africain Darmon, la sélection algérienne de football venait de réaliser l'objectif de sa participation à la 27ème édition de la Coupe d'Afrique des nations. La qualification des Verts pour les quarts de finale est un motif de satisfaction pour les Algériens même si elle laisse des regrets quant à la manière dont le onze de Saadane a abordé le dernier match du groupe contre l'Angola. Les regrets algériens sont légitimes pour la simple raison que les coéquipiers de Matmour avaient toutes les cartes en leur faveur pour s'imposer face à des Angolais qui se sont avérés très limités même soutenus par près de cinquante mille supporters. Le onze de José Manuel était largement à la portée des poulains de Saadane qui se sont contentés d'un petit point qui ne vaudrait rien sans la victoire du Mali sur le Malawi. Acquise au bout d'un match qui aurait pu se transformer en cauchemar, la qualification de l'Algérie pour le second tour marquera sans conteste l'histoire de la sélection nationale qui revient à cette compétition après avoir raté deux éditions. Quelles sont donc les conclusions à tirer du parcours du onze algérien à la fin du premier tour ? Sur le plan psychologique, le groupe de Rabah Saadane a manifestement prouvé qu'il a les ressources nécessaires pour rebondir, y compris quand il reçoit les coups les plus durs comme celui subi dans le match contre le Malawi. Nul doute que se relever après l'humiliation contre le Malawi n'est pas un exercice futile. En fournissant une partie très honnête face au Mali, à l'occasion du deuxième match du groupe, Ziani et ses partenaires ont surmonté un moment de crise. Leur réaction a par ailleurs été saluée par tous les techniciens, algériens ou autres. La confirmation a été signée par la suite au cours de la troisième rencontre. Du moins jusqu'à une heure de jeu. C'est-à-dire avant que le score du match de Cabinda entre le Mali et le Malawi ne devienne l'arbitre par correspondance de la confrontation algéro-angolaise qui se jouait à Luanda. Sur l'ensemble des matches joués jusque-là, les Verts ont incontestablement fait preuve d'un mental solide même si leur déroute contre le Malawi restera une tache noire qui fera certainement date. Laïfaoui et consorts devront s'appuyer sur cet atout lors du match des quarts de finale qui verra l'Algérie opposée aux redoutables Eléphants de la Côte d'Ivoire. L'autre satisfaction se situe au niveau du compartiment défensif qui se montre désormais plus solide depuis le retour à la défense conventionnelle de quatre éléments. Il aura fallu donc le naufrage contre le Malawi –en plus de la défection d'Antar Yahia- pour que le sélectionneur national abandonne le système d'une défense à trois éléments pour réhabiliter celle composée de quatre éléments. Un tel changement, préconisé depuis la phase des éliminatoires par plusieurs techniciens, n'a pas manqué manifestement de donner plus d'assise défensive à l'équipe. Les chiffres sont éloquents : l'Algérie n'a pas encaissé le moindre but sur les deux derniers matches. C'est rassurant. L'inquiétude réside par contre dans les dispositions offensives de l'équipe qui n'arrive pas à inscrire de but comme l'atteste le bilan : un seul but sur trois rencontres. L'inquiétude est d'autant plus pesante dans la mesure où les Verts ont dominé leur vis-à-vis pendant les deux dernières parties. Le nombre d'occasions que se créent les Verts est insignifiant et elles sont généralement créées dans une configuration d'infériorité numérique devant la défense adverse. Ce qui réduit les probabilités de concrétisation malgré les grands efforts fournis par Ghezzal souvent esseulé devant. L'inefficacité offensive est incontestablement le maillon faible du onze algérien qui ne parvient pas à visiter les filets des adversaires. Une tare qui inquiète par le poids du système Saadane qui n'aligne pas plus d'un attaquant, mais aussi par les prédispositions de Ghezzal, qui manque de technicité quand il est en possession de la balle et qui pèche par un placement très dévoilé pour servir en déviation de belles balles pour les milieux offensifs. Le dispositif offensif des Verts est encore source d'inquiétude quand on ne marque pas de but au moment où le milieu de terrain fonctionnait bien. Il serait regrettable que la force mentale du groupe ainsi que son assise défensive ne soient pas couronnées par une efficacité offensive. A. Y.