L'hôtel l'Oasis rouge, qui trône au cœur de la ville de Timimoun, dans la wilaya d'Adrar, sera prochainement classé «site du patrimoine culturel national», a annoncé le directeur de wilaya de la culture, Laïd Chiter, cité par l'APS. Le dossier technique pour la classification du site vient d'être déposé au niveau de la Direction du patrimoine culturel au ministère de la Culture, en vue d'obtenir, au cours du premier trimestre de l'année en cours, l'aval du Comité national de classification des sites archéologiques et historiques nationaux. De plus, des études sont en cours pour la classification de deux ksour de la daïra de Cherouine, à l'ouest de Timimoun. Concernant l'Oasis rouge, sa classification est évidemment une bonne chose, même si elle n'a que trop tardé. L'hôtel entièrement construit en argile rouge, d'où son nom, peut servir d'objet d'étude aux architectes et étudiants qui fréquenteront le futur institut national d'architecture argileuse de Timimoun. L'Oasis rouge est construit dans le style berbéro-soudanais qu'on retrouve un peu partout dans le Sud algérien. Les murs des couloirs et des halls de l'hôtel sont sculptés de figures géométriques en arabesques ou en frises. L'édifice en terre pisée ocre rouge a été achevé en 1917 et a servi à l'armée française qui en a fait le «bâtiment de subsistance militaire de Timimoun». En 1925, la Compagnie générale transatlantique a pris en bail illimité le casernement pour le transformer en hôtel Transat comme il en existait à Bousaada, Ghardaïa… En 1965, l'hôtel transatlantique de Timimoun deviendra l'Oasis rouge jusqu'à sa fermeture en 1996. Après avoir subi une profonde remise en état, le bâtiment devient en 1999 Centre de rayonnement culturel de Timimoun. Il a, à ce titre, hébergé chaque année, jusqu'en 2003, le défunt Festival «Cannes junior» ainsi que le 1er rassemblement des Cultures des peuples des déserts du monde. Le centre, qui héberge aussi plusieurs clubs ou associations culturelles, organise également chaque année les fêtes du Mouloud et du Sbou' ainsi que d'autres manifestations culturelles, dont un ciné-club très actif (il a participé en 2004, 2005 et 2006 aux Rencontres cinématographiques de Béjaïa et travaille à un échange avec des jeunes de Créteil autour du projet «Europa fantastic screenings»). La jeune équipe qui dirige le centre, très entreprenante, aimerait établir des liens avec des associations, algériennes ou étrangères, pour enrichir et diversifier les activités du centre. Dans cette perspective, cette jeune équipe réfléchit à un projet qui permettra au centre d'offrir aux touristes une documentation sonore et photographique sur le Ahellil du Gourara que l'Unesco a classé en 2005 comme patrimoine oral immatériel de l'humanité. H. G.