Il est intéressant que, avec son nouvel état d'esprit, notre sélection nationale se mesure à un adversaire de la trempe de la Côte d'Ivoire. Cette équipe, avec tous ses pros, ses forces et ses atouts mais aussi sa réputation et ses exigences d'équipe ayant accédé au palier des «grands», envisage certainement le match avec les mêmes contraintes et les mêmes obligations. Décidément, c'est une confrontation bien au sommet qui devrait opposer deux équipes aux styles différents et en pleine évolution, bien sûr, chacune à sa manière, selon ses propres priorités et en quête de confirmation. Finaliste malheureux en «Egypte 2006» et demi-finaliste au «Ghana 2008», toujours battus par les Pharaons, les coéquipiers de Drogba tablent sur cette édition pour effacer des tablettes ces deux derniers affronts. Ils savent pertinemment qu'un faux pas contre les redoutables Fennecs compromettrait lourdement leurs chances de passage au tour suivant. L'Algérie, se présentant à cette CAN en conquérante, ayant toutes les cartes en règle et forte de ses 14 participations aux joutes africaines avec une consécration à la clé, fait très peur. Le président de la Fédération ivoirienne de football hausse le ton à quelques heures du match des quarts de finale de la Côte d'Ivoire face aux Verts. Pour ce match à quitte ou double, Jacques Anouma demande plus de responsabilité et de la rage car, pour gagner une CAN, «les talents et le professionnalisme au niveau de l'organisation» ne suffisent pas. Il faut une plus grande envie de vaincre, et le patron de la FIF n'a pas manqué de le signifier à Drogba et ses coéquipiers. «Il faut cette rage de vaincre et l'esprit de gagneur qui se sentent chez les joueurs. Il manque cette «rage», a martelé Jacques Anouma, présent à Cabinda. Et si «l'incident-Togo» a eu une conséquence sur la prestation des Eléphants, Jacques Anouma affirme que «s'ils ont accepté de continuer l'aventure, il faut qu'ils jouent dans l'esprit de la victoire». Voilà les nôtres avertis ! Pour l'Algérie ou la Côte d'Ivoire, la finale de la CAN 2010 se dresse d'ores et déjà comme un objectif primordial, une ambition de premier ordre. Autant s'y prêter dès maintenant avec les mêmes motivations et surtout les mêmes convictions. Pour ce faire, il y a tout un état d'esprit à restaurer et un ancrage de cette équipe dans son milieu royal à réaliser afin d'en tirer le maximum car, dans ce match pas comme les autres, qu'il faut absolument gagner, l'équipe algérienne devra être ce jour-là au top niveau et en possession de toutes ses facultés physiques et morales pour supporter tout le poids d'une telle rencontre. C'est la mission sur laquelle devra plancher le staff technique et tout l'encadrement pour réussir ce pari. Ce match ne peut pas être seulement un pari ou un défi à relever : c'est une belle opportunité pour mettre en garde les adversaires en Afrique du Sud. C'est l'occasion aussi pour se faire respecter des «grands». On ne saurait «grandir» si l'on ne titille pas les grands, si l'on ne s'implique pas dans les exigences de haut niveau où évoluent les grands. On le devient encore moins si l'on ne parvient pas à se surpasser quand l'invitation émane d'un «grand» et apparaît si évidente. D'ailleurs, c'est avec ce genre d'opportunité que la sélection devrait aussi apprendre à se connaître de nouveau et à renaître à la vie de la compétition et du foot. En raison de ses nouvelles motivations, l'équipe d'Algérie ne laisse point indifférent. Elle en impose à travers ce qu'elle laisse déjà entrevoir à travers sa marge d'évolution et enfin tout ce qu'elle est censée entreprendre, accomplir et réaliser. Y. B.