Kolo Touré, vous n'avez plus joué depuis une semaine, depuis votre succès contre le Ghana. En attendant les quarts, comment vivez-vous cette situation ? Kolo Touré : Nous savons que c'est un moment assez délicat qu'il faut savoir gérer. Nous sommes libres depuis plus d'une semaine. Il faut pouvoir profiter de cela. Mais on est obligés de rester concentrés. Ce qui n'est pas facile à faire. Quelle différence avez-vous notée entre vos débuts au Ghana et ceux que vous connaissez ici, en Angola ? Pour moi, il y a une différence notable. Il y a deux ans, au Ghana, on avait entamé très fort la compétition et on l'avait mal terminée. Cette fois, c'est différent. On connaît un début de tournoi difficile. On a commencé timidement et on espère finir très fort. Le train va se mettre en marche et nous allons atteindre notre vitesse de croisière. On fonctionne à la manière d'un moteur diesel. En quart de finale, on doit réussir un bon match. Nous devons donner le maximum pour continuer. La qualification pour les demi-finales est alors une obligation pour vous... On est concentrés. On se prépare bien pour ce match des quarts. Il ne sert à rien de se qualifier comme on a réussi à le faire, puis de se faire sortir dès le prochain tour. Nous voulons aller au bout. C'est l'objectif qu'on s'est fixé. On fera tout pour l'atteindre, même si l'on sait que ce sera difficile. Et qu'est-ce qui peut vous empêcher d'atteindre cet objectif ? Nous-mêmes ! Si l'on joue comme on sait le faire, il ne sera pas très difficile d'y parvenir. Il nous faudra aussi un peu de chance. Certes, il est important de travailler, mais il faut avoir cette petite chance qui fait la différence à des moments donnés. Dans le même temps, on est conscients que cette chance, il faut aller souvent la chercher. C'est ce que nous allons faire. Notre force, c'est que nous avons l'expérience des quarts de finale, de ce genre de rencontres. Ça fait maintenant trois fois d'affilée qu'on va disputer les quarts de finale de la CAN. Les Eléphants sont critiqués pour leur jeu insipide. Cela vous affecte-t-il ou bien pensez-vous avant tout à gagner vos matches ? On le sait, on n'a pas souvent été spectaculaires. Nous aussi, notre souhait est de bien jouer pour aller jusqu'au bout, mais je signe tout de suite pour une victoire au bout d'une prestation moins spectaculaire. Si les matches deviennent plus difficiles, la victoire sera importante. Cela dit, il est clair que lorsque vous jouez bien, vous gagnez. Bien jouer, ce n'est pas seulement faire des passes à dix. C'est tout un ensemble. Et comment voyez-vous ce quart contre l'Algérie ? On s'attend à un match très difficile. Parce que l'Algérie est une grande équipe qui s'est, elle aussi, qualifiée pour la Coupe du monde. C'est une équipe qui a ses qualités et ses défauts. Mais nous aussi, on sait jouer au foot. Les Eléphants seront favoris pour cette rencontre... Les étiquettes et les statuts sur le papier ne servent à rien. Le favori est celui qui gagne sur le terrain. Et nous, on va jouer ce match pour le gagner.