C'est désormais le président du Malawi, Bingu Wa Mutharika, qui assurera la présidence tournante de l'Union africaine (UA) en succession au dirigeant de la Djamahiriya libyenne, Mouamar El Kadhafi. C'est sur cette annonce faite par ce dernier que se sont ouverts hier les travaux du 14e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 53 Etats membres de l'UA. «Ma responsabilité morale est suffisante en tant que roi des rois traditionnels d'Afrique. Je suis de plus un des chefs d'Etat les plus anciens d'Afrique. Je n'ai besoin d'aucun titre, je resterai sur le front pour la lutte en faveur de l'UA», a-t-il ajouté avant de lancer comme à son accoutumée une pique en direction de l'Organisation africaine en dénonçant l'absence de prérogatives de son président. Avant d'être entamé, les participants au Sommet se sont recueillis à la mémoire des victimes du tremblement de terre qui a endeuillé Haïti. Le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, est ensuite intervenu pour évoquer en premier lieu cette tragédie et «la dette de l'Afrique vis-à-vis de Haïti, première République noire du monde, en 1804, qui a porté le flambeau de l'émancipation du peuple noir et a payé un lourd tribut pour cela». Pour M. Ping, l'UA doit se pencher «sur la proposition avancée par le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, de voir dans quelles conditions on peut envisager un retour des Haïtiens qui le désirent en Afrique». Il abordera ensuite les différents conflits qui persistent en Afrique, mettant l'accent sur la nécessité de privilégier la voie du dialogue pour les résoudre. Il condamnera particulièrement les coups d'Etat successifs comme moyen de prise de pouvoir au mépris des valeurs démocratiques. «L'UA a adopté une position ferme à l'égard de ce genre de pratiques», a-t-il martelé, citant spécifiquement les cas de Guinée et de Madagascar. Il exprimera à ce sujet l'appui de l'Organisation panafricaine aux consensus déjà engagés pour permettre un «retour immédiat» à l'ordre constitutionnel dans ces pays. Présent à ce Sommet, Ban Ki-moon est allé dans le même sens en réitérant l'appui «sans réserve» des Nations unies aux efforts de paix en Afrique. Intervenant à l'ouverture des travaux de cette rencontre, il a déclaré : «Nos défis sont partagés et nos préoccupations aussi… L'avenir de l'Afrique figure parmi les préoccupations des Nations unies». Il notera avec satisfaction le développement de la coopération Sud-Sud ainsi que les potentialités dont dispose le continent noir pour prendre en charge lui-même ses problèmes. M. Ban a plaidé dans ce sens pour le renforcement des technologies du savoir et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, thème choisi pour ce 14e Sommet, en vue de «contribuer efficacement au développement durable du continent». Invité également à ce Sommet en sa qualité de président de l'Union européenne (UE), le président du gouvernement espagnol, M. Jose Luis Zapatero, a exprimé l'engagement de son pays à œuvrer «conjointement» avec l'UA pour développer un partenariat qui soit «bénéfique» aux deux parties. Tout en s'engageant en priorité pour l'éradication de la misère et de la pauvreté en Afrique, le chef du gouvernement espagnol a ajouté : «Nous serons toujours à vos côtés car nous avons besoin d'une Afrique unie, forte et prospère». M. C. Ping salue le rôle de l'Algérie en Somalie Le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, a salué hier le rôle de l'Algérie dans le déploiement des bataillons restants des forces de l'Amisom en Somalie. «Je salue le rôle de l'Algérie pour sa contribution multiforme dans le soutien logistique et le transport des forces déployées en Somalie», a-t-il indiqué dans son intervention à l'ouverture du 14e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. M. C.