La 27e édition de la Coupe d'Afrique des nations aura ainsi tourné sa page avec des performances et autant d'imperfections touchant à de multiples aspects. Il en va de l'organisation, de l'arbitrage jusqu'à la nature même du terrain ou se pratique ce sport roi. Ce dernier point a été décrié par la majorité des formations qui ont pris part à cette compétition. Les spécialistes du tapis vert n'ont pas ménagé l'état piteux du gazon des arènes, pourtant flambeau neuf pour cet évènement continental. L'Angola, qui a réussi le pari d'édifier quatre nouveaux stades pour accueillir les rencontres de la CAN 2010 s'est vue cumuler les effets des remontrances affichées par les techniciens qui ont déploré ces aires «liftées», mais à la limite du praticable. Notre sélectionneur national a été le premier à pointer du doigt cette pelouse du stade du 11 Novembre de Luanda à l'issue du premier tour. Et le joueur algérien Bezzaz a payé les frais à ce «champ de patates» en contractant une blessure qui l'éloignerait longtemps de la sélection. En dépit de son architecture moderne, l'essentiel n'étant pas garanti au stade du 11 Novembre. Les joueurs devaient ébaucher d'autres gestes supplémentaires pour parvenir à assurer des passes successives pour qu'elles ne soient pas «déviées» par la nature défectueuse du sol. «Le terrain a compliqué sérieusement la tâche aux joueurs», se lamentait Saadane. Le comité d'organisation aura tenté de rectifier le coup pour éviter une éventuelle dégradation irrémédiable du terrain en n'autorisant qu'un seul entraînement aux équipes du groupe A, à savoir L'Algérie, le Mali, le Malawi et le pays organisateur l'Angola. Soit une utilisation rationnelle pour ne pas dire «préventive» après avoir pris connaissance de l'état de dégradation de la pelouse. Cette mesure, qui allait à l'encontre des lois régissant la CAF, aura pourtant été entérinée sans faire trop de bruit dans le seul souci de préserver la pelouse d'autres dommages lors des matches officiels. Au lieu de revoir la copie des programmes, le comité s'est contenté de fermer les portails du 11 Novembre… Il est certes connu que l'Angola n'a pas lésiné sur les moyens pour être fin prête, cependant le suivi et, probablement, «le bâclage», ont fait que ces stades ont perdu de leur qualité sans que leur gazon ne soit très utilisé. A l'usage, tous les gazons de sport s'abîment, souligne un spécialiste français, mais lorsque l'entretien fait cruellement défaut, des pelouses se délabrent, quand bien même on les met au repos des crampons et des galops. Une thèse qui est appuyée paradoxalement par le fait que ces enceintes ont été conçues pour cette CAN, donc ayant peu servi… Même constat au stade de la province Chiazi de Cabinda. A ce sujet, le coach de l'équipe nationale ivoirienne Vahid Hallilodzic avait anticipé sur l'état piteux du gazon, ce qui empêche une bonne circulation de la balle. L'attaquant Didier Drogba lui avait emboîté le pas publiquement devant la presse. Contrairement à la délégation algérienne, qui a jugé plus ou moins praticable l'arène de Cabinda à la comparer à celle de Luanda. Il n'empêche qu'une autre défaillance est à mettre sur le dos de la société ayant eu le soin de poser ce beau tapis vert avec autant d'imperfections. Le hic est que le stade de Cabinda a connu moins de rencontres footballistiques et pourtant il a pris des rides prématurées. Cela amène à brandir un carton rouge : c'est l'échec total des pelouses dans les stades angolais ! Malgré l'entretien incessant des jardiniers, selon des appréciations de reporters étrangers. Une situation qui renvoie à une suspicion dans la conception du gazon dès sa pose initiale. On ne serait pas loin d'évoquer une arnaque générée par les entreprises qui s'étaient engagées dans une course contre la montre pour parachever ces stades, quitte à sacrifier une donne prépondérante, celle de dérouler un tapis abritant la compétition sans la heurter dans son cours du jeu. D'aucuns estiment que le stade a été conçu à la hâte avec le seul souci que ses constructeurs le livrent dans les délais impartis. Il en résulte des normes bafouées que la CAF ne songe même pas à soulever dès lors qu'elle est préoccupée par d'autres factures… au grand dam des joueurs professionnels qui ont l'habitude de fouler des stades espagnols, britanniques ou français N. H.