Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub L'activité commerciale en Algérie a baissé durant le troisième trimestre comparée au trimestre précédent, a conclu l'enquête menée par l'Office national des statistiques (ONS), précisant que la baisse de l'activité concerne aussi bien le commerce de détail que celui de gros. Ce constat, qui fait suite à une enquête d'opinion menée auprès de 533 entreprises commerciales, dont 255 publiques et 278 privées, et ayant pour objet la situation et les perspectives dans le commerce en Algérie, révèle que cette baisse a touché toutes les branches à l'exception du commerce des produits agroalimentaires qui est resté stable. Il est à préciser que cette baisse est la deuxième qu'enregistre l'Algérie après celle de l'industrie. Ce qui laisse supposer que l'économie algérienne connaît un ralentissement au moment même où l'Etat tente de la relancer et d'y injecter des milliards de dinars. L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité, révèle que ce secteur est toujours mal huilé et que l'entrave majeure qui freine cette activité réside dans l'absence d'une stratégie claire en la matière. Cette année encore, l'ONS a présenté une enquête qui paraît identique à toutes celles des années précédentes. Autrement dit, les problèmes posés par les acteurs de cette activité restent les mêmes depuis des années et aucune amélioration n'est enregistrée. Pour revenir à l'enquête, l'ONS fait ressortir une baisse de l'activité du commerce du textile et des cuirs, des matières premières et demi-produits et le commerce divers. En revanche, le commerce des machines et matériaux a augmenté après une baisse relevée le trimestre précédent. Cette fois encore, la plupart des commerçants des deux types se plaignent de l'indisponibilité des produits, des délais d'approvisionnement qui sont longs, de l'éloignement, de la dispersion des sources d'approvisionnement, ainsi que des formalités d'acquisition de machines qui sont trop lentes. La moitié des grossistes et des détaillants a déclaré avoir enregistré des ruptures de stocks de produits durant le troisième trimestre 2009. La rupture a touché pratiquement toutes les branches, à l'exception de l'agroalimentaire. Elle est plus prononcée pour le textile et les cuirs, les combustibles et lubrifiants et les produits de droguerie, quincaillerie, des appareils électroménagers et parfumerie (DQAEMP) et les machines et matériel pour équipement. Concernant le taux de satisfaction des commandes de produits, il reste «inférieur aux besoins exprimés», selon plus de 92% des détaillants qui estiment le taux inférieur à 50% mais pour 55% des grossistes, ce taux se situe à plus de 50% par rapport aux besoins exprimés. Côté qualité des produits, de manière générale, elle est «bonne» selon près de 86% des grossistes, à l'exception de ceux de l'agroalimentaire et du commerce multiple qui jugent que la qualité est «moyenne». Près de 36% des grossistes et près de 90% des détaillants apprécient moyennement le conditionnement des produits. La hausse des prix d'acquisition a touché l'ensemble des produits, à l'exception de l'agroalimentaires et le commerce divers. Les prix des produits de la branche DQAEMP, quant à eux, sont restés stables, précisent les résultats de l'enquête cités par l'APS. Par ailleurs, les prix de vente ont connu une baisse selon les grossistes et une hausse selon les détaillants. Pour ces derniers, la hausse a touché principalement le commerce des machines et matériels pour équipement ainsi que le commerce divers, alors que les prix des produits de la majorité des autres activités sont restés stables. L'état de la trésorerie est «moyen» selon l'opinion de plus de 82% des grossistes et de plus de 58% des détaillants. Exception faite pour les commerçants des combustibles et lubrifiants, dont plus de 43% estiment que l'état de leur trésorerie est «bon». Près de 41% des grossistes et 78% des détaillants ayant répondu à l'enquête ont déclaré avoir recouru à des crédits bancaires. Près de 31% des grossistes et 51% des détaillants ont eu des difficultés à les contracter. Côté perspectives, les commerçants prévoient des hausses pour l'activité et les prix de vente, conclut l'enquête.