Photo : Riad Boualem F. est enseignant de langue arabe à l'école nouvelle d'El Meridj, un lieudit durement éprouvé durant la décennie noire. Il est donc enseignant mais hélas, aux antipodes de la mission sacerdotale que tout un chacun imaginerait, non sans légitimité. Son statut, il le foule aux pieds en faisant souffrir l'une de ses élèves, en l'occurrence S. K. qu'il persécute pour la simple raison qu'elle refuse de dire des monstruosités à l'endroit de son institutrice de langue française que B. F. n'a pas en odeur de sainteté. Rencontré mardi dernier alors qu'il se rendait à la direction de l'éducation de la wilaya, Youcef, le père de la petite écolière nous dira : «J'ose espérer que les responsables de l'éducation m'écouteront. Il existe un instituteur d'arabe à l'école nouvelle d'El Meridj qui, parce qu'il déteste l'enseignante de français, exige de ma fille de dire de celle-ci qu'elle brutalise les élèves. Or, ma fille refuse de le faire et pour cause… cela n'est nullement le cas. Celle-ci (l'enseignante) serait, selon ma fille une institutrice très douce et proche des élèves.» L'histoire aurait sans doute pu s'arrêter là, l'élève vivant un calvaire intérieur, l'enseignante ignorant tout ce qui se tramait contre elle et l'enseignant, voire le manipulateur, accentuant le harcèlement de l'écolière. Non ! Effectivement B. F. «remontera» le reste de la classe contre la petite S. qu'il ne désignera ou ne qualifiera plus que sous les termes de «goumia» et de «harkia». Supportant difficilement la pression vécue quotidiennement, l'écolière n'arrêtait pas, une rentrée à son domicile, d'être prise de nausées jusqu'à attirer l'attention de son père et susciter son inquiétude. Il ne saura que sur le tard la réalité. Ayant saisi la direction de l'éducation au cours de la matinée de dimanche dernier, il lui sera demandé d'établir un compte-rendu des accusations formulées contre l'enseignant et surtout de ne pas en parler dans son entourage (sic). Autrement dit, éviter d'ébruiter l'affaire avec l'engagement pour l'administration de la prendre en charge et y donner des suites conséquentes.En tout état de cause, il ne désarmera pas et nous dira à ce sujet : «Ma fille est une excellente élève, ses relevés de notes depuis la première année scolaire en attestent et je me refuse d'admettre qu'un enseignant, parce qu'il est misogyne ou pour des raisons encore plus obscures, en veut à une de ses collègues, au demeurant, dévouée et honnête, en vienne à pervertir mon enfant et en faire un monstre à son image… même s'il est déjà parvenu à son but avec le reste des élèves, lesquels ne parlent plus à ma fille et, pire, la traitent en paria.»