De notre correspondant à paris Merzak Meneceur La proposition de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie déposée à l'APN a fait réagir le gouvernement de Paris à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire de mercredi. C'est son porte-parole, Luc Châtel, qui s'est exprimé pour dire que le gouvernement ne va pas interférer sur le déroulé du fonctionnement du parlement algérien : «Je note simplement que cette proposition de loi a suscité de l'émotion dans notre pays. C'est une proposition de loi d'initiative parlementaire qui n'a pas été reprise par le pouvoir exécutif algérien», a ajouté le porte-parole, confirmant ainsi la volonté de Paris de faire le distinguo entre l'exécutif et une initiative qui est au stade de simple proposition dans la vie du législatif, d'une part, et le respect de l'indépendance du parlement algérien, d'autre part, en précisant de ne pas «interférer sur le déroulé du parlement algérien».Déjà, la veille, à l'Assemblée nationale française, le Secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, intervenant au cours du débat sur la ratification de la convention de partenariat algéro-français, avait déclaré, à l'adresse de quelques députés velléitaires : «Il s'agit d'une proposition de loi, qui a certes été signée par un certain nombre de députés algériens. Mais nous, en France, n'apprécierons pas que des parlementaires d'un autre pays commentent les propositions de loi déposées par des parlementaires français». Tout comme le Ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a jugé devant la même chambre, et le même jour, le caractère «prématuré» de toute réaction à la proposition de députés algériens. Attendre et voir la suite que connaîtra l'initiative de parlementaires algériens, telle semble être, selon certains observateurs, la position du gouvernement français qui serait soucieux de ne pas envenimer les relations avec Alger, relations qui sont l'objet de quelques signes de crispation. Surtout, le lendemain où l'un de ces signes, le sort du diplomate Mohamed Ziane-Hasseni, semble être engagé dans une issue positive avec le non-lieu requis par le parquet de Paris. La suite que donnera le juge d'instruction à cette requête est attendue avec grand intérêt afin de clore une affaire qui n'a que trop affecté les relations algéro-françaises.